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Une décision symbolique mais historique
par Shraga Blum @ Arouts 7
Article mis en ligne le 3 avril 2008

Le Congrès américain a voté mercredi une résolution d’une importance historique, mais qui est hélas passée presque inaperçue dans les médias israéliens. La résolution n° 185 soumise aux membres de la Chambre des Représentants, stipulait entre autres la « reconnaissance officielle comme ’réfugiés’ des Juifs ayant quitté les pays arabes suite àla création de l’Etat d’Israë l »

Près de 850.000 Juifs ont dà» quitter une dizaine de pays arabes dans lesquels ces communautés vivaient depuis parfois 2500 ans, bien avant l’arrivée de l’Islam et des conquérants arabes. Les raisons de ces départs furent diverses, mais la création de l’Etat d’Israë l fut l’un des facteurs principaux qui radicalisa la politique des gouvernements arabes envers les Juifs autochtones.

Par ironie de l’Histoire, le nombre de Juifs ayant dà» quitter les pays arabes dépasse celui des Arabes de Palestine qui quittèrent leurs maisons en 1948, la plupart du temps àl’appel de leurs responsables politiques ou religieux. Or, depuis 60 ans, seuls les « réfugiés » arabes ont été déclarés officiellement comme tels par les organisations internationales, et sont devenus une arme politique aux mains des pays arabes, qui les ont maintenus dans des camps de misère et les ont utilisés cyniquement contre Israë l.

C’est ainsi qu’ils sont devenus la seule catégorie de réfugiés qui se transmette de père en fils, et les « réfugiés » les plus subventionnés de l’Histoire. Selon les chiffres de l’ONU, l’aide financière fournie aux seuls réfugiés" palestiniens est supérieure àcelle fournie àtoutes les autres catégories de réfugiés du monde réunies !!

A l’opposé, le « million oublié » - comme le désigne le titre de l’excellent livre de Shmouel Trigano - ces Juifs qui ont dà» quitter leurs demeures en y laissant leurs biens, leur argent, leurs souvenirs et leurs morts, se sont réinstallés aux quatre coins du monde, dont Israë l, désirant recommencer une nouvelle page de leur vie.

C’est ce déséquilibre qu’a voulu réparer la Chambre des Représentants américaine. A l’initiative des Démocrates Jerrold Nadler (NY), Joseph Crowley (NY), et des Républicains Ileana Ros-Lehtinen (Floride) et Michael Ferguson (New-Jersey), cette résolution demande àce que « dans tout accord de paix futur entre Israë l et les Palestiniens, la question des réfugiés doit inclure la question des réfugiés juifs ou chrétiens des pays arabes ». Cette initiative avait également le soutien actif du regretté Tom Lantos z.l., alors président de la prestigieuse Commission des Affaires Etrangères de la Chambre.

Dans le narratif du conflit du Moyen-orient, tel qu’il a été imposé par la propagande arabe, et tel qu’il a été accepté par les opinions publiques, la création d’Israë l et les Guerres de 1948 et 1967 ont créé une « profonde injustice envers le peuple palestinien ». De là, toutes les solutions proposées tournent autour de la même idée : « Justice pour les Palestiniens, sécurité pour les Israéliens » avec àla clé la cession de nombreux territoires aux Palestiniens, la création d’un Etat palestinien et l’arrivée de masses de réfugiés sur le territoire israélien.

Après l’acceptation de ce texte par les députés américains, Jerrold Nadler, l’un des initiateurs, a déclaré que désormais, « les Etats-Unis ne devraient plus évoquer uniquement la question des réfugiés palestiniens, et que le Président devrait ordonner àses diplomates de changer leur discours en fonction de cette importante résolution (...) Contrairement àIsraë l, les pays arabes ont été beaucoup moins hospitaliers envers leurs propres frères réfugiés. Les maintenant dans des camps sur leur propre territoire jusqu’àaujourd’hui. Israë l quant àlui, a absorbé des centaines de milliers de Juifs afin qu’ils se fondent dans la société ».

Cette décision doit être saluée, même si elle n’a qu’une valeur intra-américaine, et qu’elle n’engage en rien les instances internationales ou les acteurs diplomatiques qui s’agitent sur la scène proche orientale.

Une question fondamentale se pose tout de même. Elle est autant symptomatique qu’inquiétante : un telle décision ne devait-elle pas être prise par Israë l, et depuis fort longtemps ? Où étaient l’Etat d’Israë l, sa diplomatie, sa volonté de convaincre, depuis toutes ces années ? Selon un spécialiste des relations internationales, « Israë l avait làune carte maîtresse dans ses mains depuis 1948, mais il a choisi, pour on ne sait quelles raisons, de ne pas l’utiliser, et de laisser la propagande arabe fabriquer des mythes qu’il est maintenant pratiquement impossible àdétruire »

Et les implications politiques d’une telle abdication sont énormes.