Hélène Keller-Lind
mardi 18 avril 2017, par Desinfos
Pour être informé, ne surtout pas lire le New York Times. Avec ses cent soixante-six ans, ses quelque mille journalistes, plus d’une centaine de prestigieux Prix Pullizter à son actif, ce grand journal américain se targue de « publier toutes les nouvelles qui méritent de l’être  ». Selon Wikipédia, il passe pour « le journal de référence des Démocrates et des Républicains modérés  ». Or, à raison, le Président Donald J. Trump l’a souvent accusé de s’être disqualifié le concernant. Dans son édition du 17 avril 2017, le quotidien démontre à nouveau son manque total de fiabilité, cette fois en blanchissant le terroriste Marwan Barghouti. Réplique cinglante de Benyamin Netanyahu.
Se croyant sans doute tout permis en matière de désinformation, ici concernant Israë l, dans son édition du 17 avril 2017, le New York Times ouvrait largement ses colonnes au terroriste par excellence, Marwan Barghouti, pour qu’il justifie dans un long éditorial la grève de la faim d’un millier de terroristes palestiniens en prison, fomentée actuellement, et surtout qu’il mette l’État hébreu au banc des accusés. Se présentant, en dépit des faits pour lesquels il a été dà »ment jugé et condamné, comme homme de paix et « victime  », l’auteur de cet éditorial vilipende et diffame Israë l, qu’il accuse d’avoir mis en place « un système illégal d’arrestations arbitraires de masse et de mauvais traitements des prisonniers palestiniens  ». On constate plusieurs éléments de désinformation grave en une phrase : il n’y a pas d’arrestations de masse, mais des arrestations ciblées, elles ne sont pas arbitraires, les forces de l’ordre israéliennes agissant sur renseignements, - dont les sources ne peuvent pas toujours être révélées pour assurer la sécurité des informateurs, d’où, parfois, une faible proportion de détentions administratives, telles que répercutée par B’Tselem, organisme que l’on ne peut soupçonner de parti-pris pro-israélien -, il n’y a pas de système de mauvais traitements mais des allégations non prouvées, et les « prisonniers  » ne sont pas en prison pour crimes de droit commun, mais sont des terroristes.
Quant à Marwan Barghouti, selon son acte d’accusation du 12 décembre 2002 et en réponse aux arguments de sa défense,, il devait répondre de « crimes de meurtre, complicité de meurtre, incitation au meurtre, tentative de meurtre, complot en vue d commettre un meurtre, activité au sein d’une organisation terroriste, appartenance à une organisation terroriste  »...dans le cadre de « trente-sept actes terroristes contre des Israéliens que le prévenu a mené, déclenché, favorisé, auxquels il a incité et participé, causant ainsi volontairement la mort de centaines d’Israéliens.  »
On notera que, selon cet acte d’accusation, le terroriste avait tenté de se défendre en justifiant ses forfaits par des « lois internationales  », ce qui avait valu cette réplique de la cour : celles-ci « ne contiennent aucun protocole ou convention autorisant le meurtre de civils dans des actions terroristes inhumaines. Au contraire, des attaques commises contre des civils constituent une violation grave des lois de la guerre.  »
Marwan Barghouti était alors « chef du Tanzim – faction armée- du Fatah et fondateur des Brigades des Martyrs d’Al-Aksa. groupes responsables de nombreuses attaques terroristes ces deux dernières années. Il a été arrêté le 14 avril 2002...et doit être jugé par un tribunal criminel israélien pour une liste d’accusations concernant ses activités terroristes. Liste fondée sur des témoignages directs de terroristes importants qui opéraient sous le commandement de Braghouti et sur des documents confisqués dans le bureau de celui-ci...  ».
Le terroriste a été jugé et condamné par le tribunal civil de Tel Aviv en mai 2014, à cinq condamnations à vie, plus quarante ans de réclusion, pour avoir orchestré directement plusieurs attentats à Jérusalem, dont un attentat-suicide raté, un autre près de Male Adumin et un à Tel Aviv. Le tribunal l’a exonéré de la plupart des accusations au motif qu’il n’avait pas été directement impliqué dans la préparation des autres attentats pour lesquels il avait été accusé, ceux-ci ayant été ordonnés par des représentants locaux des Tanzim et bien qu’il ait été de notoriété publique que ceux-ci avaient agi avec sa bénédiction.
C’est donc à ce personnage que le vénérable New York Times ouvrait ses colonnes, aggravant irrémédiablement les choses en se bornant à le qualifier, en fin de texte, de « dirigeant et parlementaire palestinien  ». Autrement dit, selon le quotidien, non seulement ce plaidoyer diffamatoire de Marwan Barghouti faisait partie de ce qui mérite d’être publié, mais l’auteur serait un respectable Palestinien, un dirigeant et membre d’un Parlement. Parlement ? Tout journal respectable aurait mentionné le fait qu’il ne s’agit pas là d’un véritable parlement mais d’une institution fantôme, créée en 2006, qui ne s’est pas réuni pour voter quoi que ce soit depuis 2007, - entre autres, pour cause de rififi entre ses membres du Fatah et du Hamas - hormis un budget et les salaires très confortables pour les Territoires palestiniens– 3000 $ mensuels plus diverses allocations-, de ses cent trente deux membres, un énorme gaspillage de millions que dénonçait, notamment, un journaliste palestinien, Ahmad Melhem.
En prime le quotidien publiait en illustration une photo soigneusement orchestrée par un organisme officiel palestinien, « le comité supérieur de suivi des affaires des détenus et libérés  » avec, en présentant au premier rang des femmes, presque toutes voilées, manifestement parentes de détenus. Parentes de terroristes, de fait. Ce même comité étant partie prenante du versement de « salaires  » aux terroristes ou d’allocations aux familles des terroristes tués par les forces israéliennes....
Cette description élogieuse du quotidien a, bien entendu, provoqué un énorme tollé, nombreux ayant été ceux qui ont critiqué le New York Times, y compris le Premier ministre israélien, qui a vivement réagi directement et publié un communiqué le 18 avril 2017, depuis Dimona où il s’est rendu pour célébrer la fête judéo-marocaine de la Mimouna – marquant la fin des fêtes de Pessah-. On y lit : « j’ai lu dimanche, l’article du New York Times qui présente le terroriste par excellence, Marwan Barghouti comme ’parlementaire et dirigeant’. Le journal est revenu sur ce point, après que nous le lui avons signalé. Appeler Barghouti un ’dirigeant politique’ revient à appeler Assad un ’pédiatre’. Ce sont des meurtriers et des terroristes. Nous ne perdrons jamais notre sens de clarté parce que nous sommes du côté de la justice et ils appartiennent à ce qui n’est ni juste ni moral. Cette clarté morale, la volonté de défendre notre pays, la volonté de détruire ceux qui voudraient nous détruire, est l’une de nos plus grandes forces, avec l’amour d’Israë l.  ».
Dans son édition en ligne le New York Times a ajouté, en effet, un paragraphe, a minima, avant cette mention élogieuse conservée : « Cet article note la peine d’emprisonnement de l’auteur mais néglige de donner un contexte suffisant en précisant les délits dont il a été reconnu coupable. Il s’agissait de cinq chefs d’inculpation pour meurtre et d’appartenance à une organisation terroriste. M.Barghouti a refusé de se défendre lors de son procès et de reconnaître le juridiction et la légitimité de la cour israélienne  ».
Un quotidien au parti-pris évident, comme on le voit ici et comme on l’a vu et continue à le voir concernant Donald J.Trump lorsqu’il était candidat pour la présidence des États-Unis et depuis qu’il est devenu Président. Lors d’une conférence de presse le 16 février dernier, celui-ci dénonçait très clairement la façon de travailler de nombre de médias politiques, dont, notamment, le New York Times, faisant preuve d’un non professionnalisme confondant, inventant, mentant, ne vérifiant pas, n’interrogeant pas les intéressés, publiant en première page des articles ensuite largement discrédités.... Ceci n’étant qu’un exemple.
Devenu bien plus qu’un média d’opinion, le New York Times a désormais perdu toute crédibilité dans maint domaine, compte tenu d’un parti-pris idéologique qui n’a plus rien à voir avec le journalisme.