vendredi 23 janvier 2004
Une parlementaire du parti libéral a suscité l’indignation jeudi en Grande-Bretagne en affirmant que si elle était Palestinienne, elle envisagerait de commettre un attentat-suicide en Israë l.
Huit jours après la mort de quatre Israéliens tués par une terroriste-suicide à un poste-frontière de la bande de Gaza, Jenny Tonge a dit comprendre le « désespoir » des auteurs d’attentats suicide.
« Je n’excuse pas les terroristes-suicide », a-t-elle déclaré devant les caméras de Sky News. « Mais je comprends pourquoi des gens là -bas se transforment en terroristes-suicide, c’est par désespoir. »
« Si j’étais dans leur situation (...) j’y penserais également », a-t-elle ajouté.
Plus de 450 Israéliens ont été tués par plus d’une centaine d’attentats-suicide palestiniens depuis le début de la deuxième intifada en septembre 2000.
Tonge a ensuite précisé qu’elle souhaitait mettre en lumière la cause palestinienne.
« Ils sont dans une situation épouvantable et le monde se contente de regarder », a-t-elle estimé sur la BBC. « Il faut faire quelque chose. »
Ses propos ont été condamnés par la classe politique britannique et par les proches de victimes d’attentats-suicide.
« Elle encourage et excuse les actes de violence les plus atroces », s’est indigné Lord Janner, vice-président du Cercle parlementaire israélo-britannique, dans un communiqué.
Michael Ancram, responsable des Affaires étrangères du cabinet fantôme de l’opposition conservatrice, a estimé que les propos de Tonge devaient avoir « écoeuré ceux qui ont perdu des proches dans des attentats suicide. »
Le frère de Yoni Jesner, une Britannique de 19 ans tuée dans un attentat suicide à Tel Aviv, a affirmé que la parlementaire « justifiait le meurtre ».
Dans le journal The Sun, il ajoute que Tonge a fait preuve d’un « manque total de compréhension » du conflit israélo-palestinien.