jeudi 6 octobre 2005
Cette année, le Nouvel an juif coïncide avec mon départ de France, ma mission d’Ambassadeur arrivant à échéance ces jours-ci.
Arrivé en Octobre 2002 à une période pour le moins tendue, j’ai pu durant ces trois années de mission vivre une détente dans les relations entre la France et Israë l. Ce processus d’amélioration entre nos deux pays n’était pas acquis d’avance, et pourtant, l’amélioration a été tangible et substantielle. L’impulsion française et la volonté politique des deux côté ont été essentielles, tout comme a été ferme la lutte de la France contre les actes et les paroles antisémites.
Mon mandat a été ponctué par des événements très importants, parmi lesquels la visite d’Etat de notre Président Moshe Katsav ainsi que la visite de notre Premier ministre Ariel Sharon, à quelques jours du retrait de Gaza. Importants aussi les nombreux accords de coopération signés dans les domaines scientifiques, économiques et culturels qui ont contribué à renforcer solidement l’amitié entre la France et Israë l. J’appelle de mes vÅ“ux la poursuite et le renforcement des relations bilatérales déjà existantes, pour le bien de tous.
La réalité de l’Etat d’Israë l est perçue plus finement en France, et plus particulièrement au cours des récents événements. Le désengagement a été sans aucun doute l’événement phare de cette année en Israë l, désengagement qui s’est concrétisé sur le papier dès juin 2004 pour se conclure le 12 septembre 2005. Les secousses tant redoutées n’ont pas eu lieu et, au contraire, la démocratie israélienne en est sortie renforcée.
Du côté de la paix, de ce côté si fragile, rien n’est acquis mais les choses évoluent. Le désengagement israélien nous a fait sortir d’une ornière. Le changement capital de leadership palestinien a été aussi un élément favorable, et la rencontre de Sharm el-Sheikh qui a suivi en février dernier a amorcé une reprise du dialogue israélo-palestinien. Même si les Israéliens sont plus prudents que par le passé, le réalisme cédant le pas à un trop plein d’optimisme, la volonté d’Israë l de parvenir à la paix avec ses voisins demeure inchangée. Le Proche-Orient dont nous rêvons est celui du partage et de l’échange, de la vie et du bien-être.
Je pars avec le sentiment qu’il reste beaucoup à faire entre la France et Israë l, car le potentiel de rapprochement entre nos deux sociétés est immense. Nous avons beaucoup de valeurs communes, profondes, et nos différences nous enrichissent également. Il reste encore un vaste champ à explorer pour le bénéfice de nos pays respectifs.
Je pars également pour retrouver mon pays où les défis à relever ne manquent pas non plus. La société israélienne vit une période charnière, compliquée, et toutes les déchirures ne sont pas cicatrisées. Le besoin d’unité est plus nécessaire que jamais, et nous devons aussi affronter nos problèmes internes, des problèmes sociaux notamment qu’il est urgent de résoudre.
A la veille de Rosh Hashana, le Nouvel an juif, permettez-moi de vous souhaiter douceur et bonheur, et puisse nos vœux conjugués apporter la paix.
Shana Tov