P.S.P - Le Figaro
jeudi 8 septembre 2005
Philippe Douste-Blazy a jugé que la première phase du retrait israélien de la bande de Gaza « a été un succès ». L’assassinat de Moussa Arafat , au moment où le ministre des Affaires étrangères passait la nuit à Gaza avec sa délégation, a illustré pourtant les difficultés qui menacent.
Douste-Blazy a salué le déroulement sans heurts de part et d’autre du retrait. Il a réaffirmé que « les territoires de la bande de Gaza et de Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, sont pour la France indissociables ». Il a souhaité que le retrait ouvre la voie à l’application de la feuille de route, le plan de paix international soutenu par le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU). Le chef de la diplomatie française s’est engagé à aider à « tout mettre en oeuvre » pour que l’espoir né du retrait ouvre la perspective « d’un développement économique et d’un règlement politique qui soient durables ».
La France compte aider à construire le port de Gaza, à créer des emplois pour les jeunes et à améliorer la gestion de l’eau. Douste-Blazy a également fait savoir que « l’Union européenne, et tout particulièrement la France, est prête à proposer des douaniers, des professionnels des frontières », pour contrôler l’entrée et de la sortie des biens et des personnes du petit territoire. L’Autorité palestinienne voudrait pouvoir faire de Gaza un modèle de développement économique et de stabilité politique, afin de montrer qu’elle est mà »re pour la création d’un Etat palestinien. Mais sans la construction d’un port, la réouverture de l’aéroport et l’ouverture de la frontière avec l’Egypte, l’Autorité craint que la bande de Gaza ne reste une vaste prison envahie par la pauvreté, où elle devra lutter pour le pouvoir avec les extrémistes.
Pour l’instant, il n’existe toujours pas d’accord dans ces domaines, Israë l mettant en avant des préoccupations sécuritaires. Philippe Douste-Blazy a fait valoir que « les Israéliens ne pourront pas continuer à développer leurs différentes étapes d’évacuation s’il n’y a pas en face la sécurité ». Pour lui, cette sécurité « ne peut venir que d’une administration dépendant de l’Autorité palestinienne, efficace, contrôlée ». C’est la raison pour laquelle la France, dans le cadre de l’UE, est prête aussi à contribuer à la formation de cadres de la police et de la justice.
Le ministre français a jugé que l’assassinat de Moussa Arafat « doit nous inciter à redoubler d’efforts pour que l’Autorité palestinienne dispose d’un Etat de droit respecté ». Pour cela il faudrait qu’elle en passe par une épreuve de force avec les extrémistes, dont elle n’est pas certaine de sortir gagnante.