Les commentaires de la presse Israélienne sur le « Tour de France » de Sharon

service de Presse de l’ambassade de France en Israë l

mardi 26 juillet 2005

Titrant « le Tour de France de Sharon  », Shimon Shiffer écrit dans le Yediot Aharonot que Claude Lanzmann, le penseur juif français auteur du film « Shoah  », a interviewé il y a quelques jours en Israë l le Premier ministre A. Sharon, en prévision de son voyage en France.


La conversation a porté sur l’évacuation de la Bande de Gaza et du nord de la Samarie. Sharon a évoqué la douleur des colons juifs. « J’ai pris cette décision parce que je pense que c’est la meilleure chose àfaire pour garantir l’avenir de ce pays  », a-t-il souligné.

« Voyez-vous un parallèle entre vous et Charles de Gaulle, le président français qui a évacué d’Algérie un million de Français ?  », a demandé Lanzmann. Sharon n’a guère aimé la comparaison avec le président qui avait défini les Juifs comme « peuple sà»r et dominateur  », et avait suspendu l’aide àIsraë l àla veille de la Guerre de Six jours.

Décrit depuis des dizaines d’années par les médias français comme un personnage cruel et sans pitié, Sharon bénéficie ces jours-ci d’une complète réhabilitation, et la comparaison avec De Gaulle vise àmettre sa stature en relief. Le désengagement lui donne des points auprès de l’opinion française et des décideurs politiques.

N’oublions pas cependant qu’en France, on part de l’hypothèse que l’évacuation des implantations continuera aussi après le retrait de Gaza, poursuit le quotidien.
Sharon va atterrir aujourd’hui àParis et jouira d’un accueil digne d’une visite d’Etat. Celui-ci est peut-être facilité par le fait que Yasser Arafat, le père fondateur de l’entité palestinienne aux yeux des Français, n’est plus làpour protester. Arafat avait toutes ses entrées àl’Elysée et bénéficiait des étreintes de J. Chirac, alors que les Premiers ministres israéliens qui venaient en visite ne recevaient même pas un verre d’eau.

Sharon dit ces jours-ci qu’il est satisfait de la coopération sécuritaire avec la France, et il sait de quoi il parle. Il y a une semaine est rentrée de Paris une délégation israélienne formée de membres du renseignement et de représentants de la Commission àl’Energie atomique ; ils ont discuté avec leurs homologues français du programme nucléaire iranien. Une autre question, celle de la situation au Liban et du désarmement du Hezbollah, bénéficie de l’attention des Français.

Dans le Haaretz, Aluf Benn fait valoir que Sharon s’était rendu àParis il y a quatre ans, peu de temps après son entrée en fonctions, et depuis, ses relations avec Jacques Chirac étaient plutôt frileuses. Depuis, son approche a changé étant donné que l’Europe a compris que Sharon était sérieux dans ses intentions de se retirer de la bande de Gaza, et après l’échec de Chirac au référendum sur la constitution européenne.

Du point de vue de Sharon, sa visite en France sert plusieurs intérêts. D’une part, elle lui permet de bénéficier du soutien d’un dirigeant européen central, qui l’a critiqué par le passé et qui va le féliciter pour son courage concernant le plan de désengagement. D’autre part, sur le plan interne, Sharon pourra montrer que son agenda n’est pas pris en otage par les opposants au désengagement et qu’il peut effectuer une visite qui n’est pas indispensable, juste avant la mise en Å“uvre du désengagement.

Selon des sources politiques en Israë l, poursuit le quotidien indépendant, les Français feront tout pour que la visite réussisse et éviteront d’aborder des sujets gênants comme les colonies, la barrière de sécurité ou l’initiative française d’organiser une conférence internationale. Lors de la visite, les parties annonceront par ailleurs la création d’une fondation destinée àpromouvoir des projets franco-israéliens.

Recul de l’antisémitisme

Les données qui seront présentées demain àParis au Premier ministre israélien font état d’une baisse très sensible des incidents antisémites en France, pendant le premier semestre 2005 - rapportent aujourd’hui les journaux.

Il y a un an, précise le Yediot, Ariel Sharon avait lancé un appel aux Juifs de France, pour qu’ils « immigrent en Israë l àcause de l’antisémitisme déchaîné  », ce qui provoqua une tempête. En prévision de sa visite en France, les deux parties s’efforcent d’arriver àun raccommodement, et Sharon, dans une interview accordée au « Figaro  », a fait l’éloge du combat mené en France contre l’antisémitisme.

Les statistiques officielles étayent les compliments du Premier ministre. Selon le ministère français de l’Intérieur, une baisse de 48 % a été enregistrée dans le nombre des incidents antisémites : il n’y en avait plus que 290 pendant la première moitié de 2005 - contre 561 dans la période correspondante de 2004. Il y a eu 49 « incidents violents  », contre 148 l’année dernière ; le reste, 241 incidents, se résumaient àdes menaces verbales contre les Juifs.

« L’action déterminée du gouvernement depuis 2002 a commencé àporter des fruits  », a confié le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy au Yediot Aharonot.


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