Une bourgade fortifiée du royaume de Judée : dans les pas du Roi David

Hélène Keller-Lind

samedi 12 mai 2012, par Desinfos

La bourgade fortifiée de Khirbet Qeiyafa dans la vallée d’Elah dans le royaume de Judée, construite en 1020 avant l’ère chrétienne sous le règne du Roi David, fut détruite dans la violence en 980 avant celle-ci. Les fouilles archéologiques qui y ont été conduites par l’Université hébraïque chaque été depuis 2007 sont d’une importance majeure. Elles montrent non seulement la réalité de ce règne mais aussi celle d’un culte différent de ceux pratiqués dans la région : le culte monothéiste et sans représentations humaines ou animales. Un livre, publié par Yedioth Ahronoth, « Les pas du Roi David dans la Vallée d’Elah » en rend compte.


L’importance du Roi David

Des questions se posaient quant àla réalité de l’existence du Roi David : n’aurait-il pas plutôt été un personnage imaginaire ? Cette hypothèse est démentie par les résultats des fouilles archéologiques menées chaque été depuis 2007 àKhirbet Qeiyafa dans la vallée d’Elah àquelque 30 kilomètres au sud-est de Jérusalem, àla lisière de ce qui était alors le royaume de Judée sous le règne du Roi David. Ce que peut affirmer aujourd’hui le Professeur Yosef Garfinkel, Professeur d’archéologie àl’Institut d’Archéologie de l’Université hébraïque de Jérusalem qui souligne que « c’est la première fois que des archéologues ont découvert une ville fortifiée en Judée datant de l’époque du Roi David. Même àJérusalem nous n’avons pas de ville clairement fortifiée de cette époque ». Cela dément une autre hypothèse selon laquelle le Roi David n’aurait été le chef d’une petite tribu.

Le style architectural de Khirbet Qeiyafa indique qu’un style raffiné avait déjàété conçu àl’époque du Roi David, explique le Professeur Garfinkel. Il précise que « une construction typique d’activités royales qui indiquent qu’il y avait àl’époque des premiers rois d’Israë l un État constitué, une élite, un niveau social élevé, un urbanisme. Des traditions qui confirment la réalité historique de la tradition biblique et sa description architecturale du Palais du Temple de Salomon ».

Un culte monothéiste unique

Cette ville frontalière se trouvait en face de la ville philistine de Gath. Les objets de culte, les trois salles contenant des autels, l’architecture, les objets d’art retrouvés montrent qu’y était pratiqué un culte conforme àce qui est décrit dans la Bible pour la période du Roi David. L’université précise par ailleurs que « selon la tradition biblique le peuple d’Israë l pratiquait un culte différent de celui des autres nations de la région du Proche-Orient, un culte monothéiste et sans icônes – sans représentations humaines ou animales - ». Cependant on ne sait pas exactement « quand ces pratiques ont été formulées ». Mais « l’absence d’images humaines ou animales du culte pratiqué dans les trois salles d’autel prouve que les habitants de cet endroit pratiquaient un culte différent de celui des Cananéens et des Philistins. »

Autre différence : les trois autels sont dans un complexe de bâtiments plus vastes, ce qui n’était pas le cas pour les cultes cananéen et philistin qui utilisaient des temples distincts. La tradition biblique a décrit cette différence àpartir de l’époque du Roi David. ( 2 Samuel 6)

Un éclairage sur l’architecture et des descriptions bibliques devenues obscures

Deux autels portatifs ont été trouvés. L’un en poterie très élaborée avec des lions montant la garde, des piliers, des poutres sous le toit sur lequel il y a des oiseaux, du textile plié l’autre en pierre.Les piliers et le textile sont mentionnés pour le Temple de Salomon. L’autre est en pierre douce peinte en rouge. On y trouve des éléments qui sont également vus dans les temples grecs, comme le Parthénon àAthènes. Les découvrir àcette époque est une révolution dans le domaine de l’architecture. Ces éléments permettent également de comprendre des descriptions du Palais de Salomon restées obscures. Les découvertes de Khirbet Qeiyafa permettent de clarifier un certain nombre de points obscurs du texte biblique.

Ces découvertes sont également l’occasion pour l’Université hébraïque de Jérusalem de rappeler qu’elle a été fondée en 1918 par « des visionnaires tels qu’Albert Einstein, Sigmund Freud, Martin Buber et Chaïm Weizmann  ». Située sur trois campus, cette université de premier plan, compte 23.000 étudiants venant de 65 pays. Dans la dernière décennie des membres de l’Université hébraïque ont remporté sept Prix Nobel.

Le Professeur Yosef Garfinkel avec une maquette

Visuels http://bit.ly/garfinkel

Crédits Université hébraïque


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