Parmi les témoins cités par la défense dans le procès intenté à Eric Zemmour il y aura le cofondateur de reporters Sans Frontières, Robert Ménard, qui a accepté de dire ce qu’il considère comme étant la vérité en dépit du fait qu’Eric Zemmour n’ait pas été tendre avec lui par la passé.
« Non, ce qu’a dit Eric Zemmour n’est pas raciste  » |
« Oui, la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes,  » et « non, le dire n’est pas du racisme,  » déclarait Robert Ménard au micro de Jean-Marc Morandini sur les ondes d’Europe1, le 11 janvier 2011, au lendemain de la première audience du procès que cinq associations antiracistes ont intenté à Eric Zemmour. Une audience au cours de laquelle on a surtout entendu les représentants de ces associations et leurs témoins, comme le prévoit le déroulement du procès->http://www.desinfos.com/spip.php?pa...]. Audience dure aux allures de « lynchage verbal,  » et procès « inquisitoire  » pour reprendre les termes d’Eric Zemmour, ce qui était d’autant plus étonnant que cela venait d’associations prônant le respect de l’autre...
Robert Ménard ajoutait que si l’administration pénitentiaire ne peut le dire, les statistiques ethniques étant interdites, - ce qui a été dit et redit au cours de la première audience- ceux qui y travaillent savent et disent qu’en effet, « la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes,  » la phrase qui vaut actuellement à Eric Zemmour d’avoir été traduit devant la XVIIème chambre du tribunal de Paris. S’appuyant sur ce qu’il a pu constater lui-même, le cofondateur de Reporters Sans Frontières, aujourd’hui éditorialiste, a donc accepté de témoigner en faveur du journaliste ainsi attaqué, en dépit du fait que « celui-ci a dit des saloperies sur  » lui, précisait-il. Ce qui est donc tout à son honneur.
« Sa place n’est pas devant un tribunal  » |
A une question de Jean-Marc Morandini, Robert Ménard répondait que s’il y a à débattre de ce sujet, cela doit se faire comme le débat était mené alors, à savoir calmement « autour d’un micro,  » et que la place d’Eric Zemmour n’est pas devant un tribunal.
Certes, s’en tenir à ce constat ne suffit pas, « le constat brutal d’une réalité brutale  » que fait Eric Zemmour, mais pas seulement lui...Pour tenter d’y remédier, il faut tenter de trouver les raisons qui peuvent produire ce genre de résultat. Ce que, d’ailleurs Eric Zemmour a fait devant le tribunal, parlant de problèmes de structures familles, de personnes venant d’un même quartier, avec les mêmes conditions socio-économiques....
Mais il est évident que les deux émissions au cours desquelles il a prononcé la phrase reprochée – l’une chez Ardisson où il était venu présenter son livre « Mélancolie française  » , le bandeau « Immigration : Zemmour dérape  » ayant été ajouté par la suite- l’autre sur France Ô qui évoquait La Halde que critique le journaliste, la qualifiant lors du procès de « mauvaise réponse à une bonne question  » – ne se prêtent pas à ce genre de débat.
D’ailleurs, non sans une certaine arrogance, des représentants des associations qui le poursuivent estiment qu’Eric Zemmour n’est pas qualifié pour ce faire. C’est sans doute pour cela qu’ils ont fait citer des témoins pour la partie civile, sans doute bardés de diplômes, mais qui ont ou dire que « Noir  » ou « Arabe  » cela n’existe pas, l’un contredisant l’autre, d’ailleurs, car un historien qualifiait Barack Obama de « Noir  », ou que si délinquance il y a, elle est causée – en grande partie- par les « contrôles d’identité au faciès  », ou qu’elle s’explique par l’origine « rurale  » quelle qu’elle soit de ces délinquants – subsaharienne ou poitevine- et que s’il l’on admet, à la rigueur, qu’il y a sur-représentation de personnes issues de l’immigration, cela ne peut faire en aucun cas plus de 4 % de la population carcérale.
Ce que ne reflètent pas les chiffres cités par l’avocat d’Eric Zemmour, puisés dans un rapport du Sénat, par exemple. Des chiffres que confirment aussi, par exemple, Malik Bouti, ancien président de SOS Racisme, ou Jean-Pierre Chevènement qui a fourni un témoignage écrit. Et que confirmeront les autres témoins cités par le journaliste.
A propos de débats de fond, il faut signaler que le président de la LICRA avait accepté de ne pas porter plainte contre Eric Zemmour s’il y avait débat télévisé entre eux. On note qu’alors il le considérait comme un interlocuteur valable, ce qu’il ne fait plus aujourd’hui. Débat qu’Eric Zemmour avait accepté mais qui n’a pu se faire car les patrons des chaînes qui l’emploient ne l’ont pas voulu. A noter aussi que le président de la LICRA avait refusé qu’un débat ait lieu à la radio dans une émission d’Alain Fienkielkraut. L’avocat du journaliste s’interrogeait d’ailleurs non sans ironie à ce sujet, notant que si ce président avait pu obtenir une tribune télévisuelle très médiatisée, alors Eric Zemmour n’aurait plus été raciste....