Tous ceux qui ont été choqués par le battage médiatique fait autour du livre de Shlomo Sand sur l’invention du peuple juif, comme tous ceux qui en ont été les thuriféraires devraient lire l’admirable article de Mireille Hadas Lebel dans la revue Commentaire.
Elle y montre avec précision et érudition les approximations, les détournements sur lesquels Shlomo Sand, dont il faut rappeler continuellement qu’il n’a aucune compétence pour traiter de cette période, a bâti son ouvrage, porté par une maladive passion anti-sioniste.
En fait deux points ressortent très clairement, outre le fait que le livre et son exploitation médiatique sont une machine de guerre contre Israë l malheureusement très réussie au demeurant.
La première est que les « révélations » contenues dans ce livre, notamment celles qui font état de la conversion au judaïsme de populations diverses, sans lien avec l’expulsion, et inversement de la conversion à l’Islam et au Christianisme de nombreuses populations juives, sont des thèses très largement traitées par tous les historiens depuis longtemps et très publiquement par des historiens juifs, israéliens ou non israéliens : aucune nouveauté, aucune rétention d’informations.
La seconde est que Shlomo Sand parait se comporter en raciste véritable, lui dont le livre suggère a contrario que la notion de peuple juif ne pourrait avoir qu’une base génétique, et que ne l’ayant pas les Juifs ne peuvent prétendre constituer un peuple. Ce fut la thèse des historiens allemands sur le Volk, avec les conséquences que l’on sait. Ce ne fut pas la thèse de ceux qui privilégient dans les constructions identitaires (à la mode aujourd’hui) l’imprégnation culturelle. Mireille Hadas Lebel argumente admirablement en historienne familière des textes et réduit à néant les élucubrations sandiennes.
Son texte devrait être envoyé à tous ceux qui, cédant aux pressions, ont voté sans savoir, pour attribuer un prix prestigieux à un livre minable.