Un quotidien libanais pro-syrien évoque le Sommet Assad-Abdallah

MEMRI Middle East Media Research Institute

lundi 16 novembre 2009, par Desinfos

Dans un article publié le 2 novembre 2009 dans le quotidien libanais pro-syrien Al-Akhbar, proche de l´opposition, Ibrahim Al-Amin, président du Conseil exécutif du journal, évoque les accords sur le Liban qui ont été conclus par le président syrien Bashar Al-Assad et le roi saoudien Abdallah lors de réunions tenues les 7 et 8 octobre 2009 àDamas.


Il évoque aussi la façon dont chacun des chefs d´Etat a rendu compte de ces accords auprès de ses alliés libanais. Cette tentative pour parvenir àun accord sur le Liban survient après cinq mois de vains efforts des Forces du 14 Mars et de l´opposition libanaise menée par le Hezbollah pour former un gouvernement d´union nationale – échec qui avait pour principale origine les exigences et les conditions présentées par le général Michel Aoun àsa participation au gouvernement. Extraits de l´article d´Al-Amin :

Assad et Abdallah s´entendent pour créer une « atmosphère positive »

Al-Amin cite une source syrienne bien informée selon laquelle Assad et Abdallah se seraient rendu compte, lors de ce sommet de Damas, que « les circonstances ne permettent pas la consolidation d´une initiative globale », vu que les Etats-Unis refusent actuellement d´appuyer une telle initiative. Toutefois, la source précise que « les deux parties étaient intéressées àtrouver un cadre approprié susceptible de faciliter la formation d´un gouvernement d´union nationale au Liban ; ainsi, elles se sont entendues sur le principe de ´la création d´une a tmosphère positive´ dans [ce but], [chacune] maintenant les contacts nécessaires dans ce contexte. »

Assad àAbdallah : Nous n´exercerons pas de pressions sur Aoun

La source d´Al-Amin indique : "La direction syrienne s´est adressée avec une grande ouverture aux Saoudiens au sujet de la situation au Liban, précisant qu´aucun élément n´était capable de faire pression sur Aoun [pour qu´il revoie ses conditions d´adhésion au gouvernement] malgré la requête saoudienne allant en ce sens. M. Assad a longuement expliqué que les relations entre Damas et le général Aoun [étaient récentes] et que Damas respectait la décision audacieuse d´Aoun de mettre fin àson différend avec la Syrie et ses efforts pour instaurer de bonnes relations. De même, la Syrie respecte le refus d´Aoun de transformer le Liban en une aire d´activité anti-syrienne par des éléments intérieurs, régionaux ou internationaux.

Assad a développé le point de vue syrien sur la situation au Liban, affirmant qu´aucun élément au sein de l´opposition, et notamment pas le Hezbollah, n´était en mesure d´exercer des pressions sur Aoun. Assad a en outre précisé, àplusieurs reprises, que la Syrie, tout comme les forces de l´opposition au Liban, comprenait les prises de position et les demandes du général Aoun, estimant qu´il avait raison. On estime d´ailleurs qu´il mérite bien plus que ce que [Saad Al-Hariri] lui propose. Par conséquent, il n´y a aucune raison d´exercer des pressions sur Aoun, ni aucun moyen de le faire.

Parallèlement, M. Assad a souligné devant le roi qu´il allait mener des entretiens visant à´favoriser une atmosphère positive´, ce en quoi le roi a résolu de l´imiter."

Al-Hariri a compris qu´Abdallah attendait des concessions

L´article poursuit : "[Le roi] Abdallah est retourné àRiyad et a demandé àce que [Saad] Al-Hariri soit convoqué ; il lui a clairement dit, dans l´esprit de l´accord conclu avec Assad, qu´il était nécessaire de mettre en place et d´asseoir un mécanisme favorable aux arrangements avec les forces de l´opposition. [Abdallah a aussi] encouragé [Al-Hariri] àengager un dialogue direct et concret avec le général Aoun.

Al-Hariri a interprété ces messages comme un appel déguisé [d´Abdallah] àfaire des concessions, dans le but de persuader Aoun de participer au gouvernement – vu qu´il ne pourrait y avoir de gouvernement d´union nationale sans lui.

De même, vu qu´il n´est pas possible de former un gouvernement avec un seul côté libanais [les Forces du 14 Mars], Al-Hariri a entendu des déclarations claires, côté saoudien, sur la nécessité de tout faire pour obtenir [ces] résultats. Il a également entendu [d´Abdallah] une explication détaillée sur l´engagement de la Syrie àapporter son soutien àla mise en place d´un gouvernement.

En transmettant ces messages àses alliés et associés, Al-Hariri leur a dit que M. Assad avait promis àAbdallah de ne pas ´entraver la formation d´un gouvernement´.

Al-Hariri a également appris [d´Abdallah] que la Syrie n´avait pas l´intention de contrarier ses plans [de Premier ministre au sein du nouveau gouvernement du Liban] et n´entendait pas le destitu er de ses fonctions ; la Syrie cherche au contraire àaméliorer les relations avec lui. Cela a conduit Al-Hariri àexpliquer àses alliés et associés qu´il ne fallait plus accuser la Syrie de saboter [la formation d´un gouvernement libanais ]...« Assad a précisé auprès de députés de l´opposition qu´il n´attendait pas de concessions de leur part »A Damas, Assad a reçu Al-Hajj Hussein Al-Khalil, attaché politique du Secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, ainsi que le député [libanais] Ali Hassan Khalil, attaché politique du président du [parlement libanais] Nabih Berri. Assad a exposé aux deux, et par la suite au député libanais Suleiman Frangié, ce qui avait été convenu [entre lui et] le roi d´Arabie saoudite, et a égalemen t mis au clair la portée de ces accords.

Selon des sources bien informées, le président Assad a souligné que les accords ne portaient sur aucun détail en particulier et se limitaient à´favoriser une atmosphère positive´. Quand on lui a demandé ce que cela signifiait, M. Assad a encouragé [les officiels libanais] ... àadopter une nouvelle approche susceptible de dénouer la situation. Mais plus tard, il a répété qu´il n´avait pas réclamé de concessions àl´opposition, ni de prendre des mesures susceptibles de nuire àses positions ou àson statut [de l´opposition] ... "

Dans l´article également, Al-Amin affirme que suite àl´entretien entre Abdallah et Assad, Saad Al-Hariri s´attendait àce que le général Aoun s´exprime au sujet d´éventuelles concessions, ou apporte une quelconque indication montrant qu´il avait bien reçu un message de Syrie. Mais Aoun a expliqué àAl-Hariri que personne ne pouvait l´obliger àfaire des concessions. Aoun, écrit Al-Amin, a également demandé àla Syrie de clarifier les raisons pour lesquelles Al-Hariri attendait des concessions de sa part, et a reçu comme réponse que les arrangements entre l´Arabie saoudite et la Syrie n´obligeaient personne àfaire des concessions, et que c´était àlui de décider du meilleur moyen àmettre en œuvre pour faciliter la formation d´un gouvernement.


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