Iran : « Dans certaines circonstances, l’Iran pourrait avoir besoin d’uranium enrichi à63% »

MEMRI Middle East Media Research Institute

mardi 27 octobre 2009, par Desinfos

Les pourparlers ont débuté le 19 octobre 2009, àVienne, entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique, sur la proposition faite il y a quelques semaines par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en prévision des pourparlers du 1er octobre 2009 entre l’Iran et les 5 +1 àGenève. La proposition stipule que l’Iran fera passer son uranium, déjàenrichi en Iran àun moindre niveau, àun pays tiers qui l’enrichira à20%, pour être utilisé dans le réacteur de recherche de Téhéran.


Selon l’agence de presse iranienne Fars, la délégation américaine àV ienne étudie les moyens de parvenir àune déclaration officielle américaine du droit iranien àenrichir de l’uranium sur son propre sol - mais ce changement de direction des Etats-Unis se heurte àl’opposition des représentants européens. [1]

Abolfazl Zohrehvand, conseiller du Secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Saïd Jalili, a déclaré àl’agence de presse iranienne IRNA que les « dans certaines circonstances, l’Iran pourrait avoir besoin d’uranium enrichi à63% », qu’il lui « faudrait acquérir ou àfabriquer lui-même sous la supervision de l’AIEA ». [2]

Des sources proches des négociations àVienne ont confié àPress TV que l’Iran avait retiré la proposition d’Ahmadinejad de transférer l’uranium enrichi àun pays tiers pour un enrichissement plus important, et exigeait actuellement d’acheter directement de l’uranium enrichi à20% àla France, la Russie ou les Etats-Unis. [3]

Le porte-parole de l’Organisation iranienne pour l’énergie nucléaire Ali Shirzadian a réitéré la position iranienne faite deux semaines auparavant, selon laquelle si les pourparlers de Vienne échouaient, l’Iran informerait l’AIEA de son intention de commencer àenrichir de l’uranium à20%, pour son réacteur de recherche de Téhéran. Il a ajouté que les pourparlers en cours àVienne ne portaient que sur ce réacteur de recherche, et que l’Iran poursuivrait comme de coutume ses activités d’enrichissement dans ses installations nucléaires. [4]

Un enrichissement à5% est autorisé par l’AIEA, sous son contrôle et àdes fins de production d’électricité. J usqu’àprésent, toutefois, les États-Unis n’ont pas officiellement reconnu le droit de l’Iran àenrichir de l’uranium àquelque niveau que ce soit, l’Iran étant qualifié d’Etat « suspect ».

L’Iran semble opérer par étapes. Le pays s’efforce en premier lieu d’obtenir la reconnaissance internationale de son droit àenrichir de l’uranium àau moins 5% sur son propre sol et sur une base continue. Dans le même temps, il cherche àfaire légitimer au niveau international sa demande d’enrichir de l’uranium àun niveau de 20% ou plus, avec ou sans consentement. La prochaine étape sera apparemment la demande s’enrichir de l’uranium à63%.


[1] Fars (Iran), 19 octobre 2009.

[2] IRNA (Iran), 18 octobre 2009.

[3] Press TV (Iran), 18 octobre 2009.

[4] IRNA (Iran), 19 octobre 2009.


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