Karroubi invite Rafsandjani às’attaquer au phénomène des viols de jeunes hommes et femmes dans les prisons iraniennes

MEMRI Middle East Media Research Institute

mercredi 12 août 2009, par Desinfos

Mehdi Karroubi, candidat malheureux aux élections présidentielles du 12 juin 2009 en Iran, et l´une des grandes figures àmettre en cause la validité des résultats électoraux, a récemment écrit àHashemi Rafsandjani, numéro deux du régime iranien, pour l´informer que de jeunes hommes et femmes arrêtés pendant les manifestations consécutives aux élections étaient violés en prison.


Karroubi précise qu´il a écrit aux hauts responsables du régime, notamment àl´Ayatollah Shahroudi, àla tête du judiciaire, et au ministre des Renseignements Ejei (qui a depuis été limogé), sans recevoir de réponse. Karroubi a qualifié ces viols de « tache noire àcôté de laquelle les régimes autoritaires – y compris celui du Shah – paraissent bénins.  »

Le 9 aoà»t 2009, la lettre de Karroubi a été affichée sur le site de nouvelles Saham, associé au parti Etemad-e Melli de Karroubi. Le site a également signalé que Karroubi avait placé Rafsandjani devant un ultimatum : s´il ne traitait pas le problème dans les 10 jours, Karroubi rendrait l´affaire publique. La lettre et le rapport ont été ôtés du site peu après leur mise en ligne, mais ont été repris sur le site de nouvelles Norouz.

Ci-dessous des extraits de la lettre, tels que parus sur norooznews : [1]

"… Les personnes qui m´ont communiqué ces informations détiennent des positions sensibles dans le régime… Ils disent que toutes sortes d´incidents se produisent dans les prisons… M. Hashemi… Certains des détenus disent que l´on viole [dans les prisons] les filles qui ont été arrêtées, leur causant des déchirures et des blessures vaginales. On viole également de jeunes garçons, les plongeant dans la dépression et générant des troubles physiques et émotionnels graves… de sorte qu´ [aujourd´hui, après leur libération] ils se cachent dans les recoins de leurs maisons.

Vu la gravité de [ces allégations], j´attends de vous, qui êtes àla tête de l´Assemblée des experts, [que vous formiez] un comité chargé d´enquêter sur cette affaire, de façon objective et en toute transparence… afin d´empêcher gangsters et voyous de souiller la réputation du régime, de l´Imam [l´Ayatollah Khomeiny], de la République islamique et des autorités religieuses qui servent [la société] depuis des milliers d´années.

Je vous rappelle qu´il existe deux exemplaires de cette lettre : celui que je vous ai envoyé et un autre que je garde pour moi."

L´Ayatollah Qorban Ali Dori Najafabadi, procureur général d´Iran, a reconnu que quelques détenus avaient été torturés en prison, notant : « Des erreurs sont àl´origine de quelques incidents malheureux et indéfendables, et les personnes impliquées devront être punies. Parmi ces derniers figure l´incident de la prison de Kahrizak, où des prisonniers ont été tués, et qui [depuis] a été fermée sur l´ordre de Khamenei. » [2]



[1] norooznews (Iran), 9 aoà»t 2009.

[2] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 10 aoà»t 2009. Hamid-Reza Katouzian, membre d´un comité du Majlis chargé de surveiller la situation des manifestants détenus, affirme que le chef de la police iranienne, Esmail Ahmadi-Moqaddam, recevait des rapports quotidiens faisant état de tortures dans cette prison, bien que ce dernier eà»t prétendu n´être au courant de rien et affirmé que les détenus étaient morts de maladie. Mehr (Iran), 9 aoà»t 2009.


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