Les évènement récents de Gaza donnent lieu àun déchaînement de calomnies anti-israéliennes jamais vu jusqu‘ici dont l’aboutissement malheureux est un déferlement de haine antisémite.

Provenant de groupes soumis àune propagande éhontée depuis longtemps , cela ne surprend guère mais devient plus gênant lorsque les insinuations et les allégations sans preuve proviennent de professionnels de la presse dite « sérieuse  ».

L’analyse critique porte son regard sur des évènements pour éclairer le lecteur et susciter la réflexion. Elle devrait être basée sur les faits, les témoignages crédibles soumis àvérification.

Point de cela dans l’article « Israel se réveille groggy  » (Le Point du 22/01/2009) signé de Mireille Duteil. A l’image de notre presse nationale, des affirmations péremptoires, des témoignages très soigneusement sélectifs et une posture moralisatrice permettent de ficeler ce papier.

Je passe sur l’histoire du gynécologue palestinien, rapportée largement dans tous les médias àcommencer par les médias israéliens. Que la guerre soit absurde et amène àdes situations absurdes, merci de nous le rappeler . Mais on ne souligne pas assez que ces israéliens « inhumains  »(je cite) accueillent dans leurs hôpitaux ceux qui sont censés être leurs ennemis et leur tendent même le micro en pleine guerre pour des conférences de presse improvisées !

Sà»re d’elle et la plume alerte, Mme Duteil livre son sentiment profond avec cette phrase :

« un pays insensible au malheur qui se déroulait àsa porte..  » !

Comment ose t‘elle ?

Outre le fait qu’elle n’était pas sur place pendant l’essentiel de l’offensive, qu’est-ce qui lui permet d’écrire une telle affirmation. Sur quelle statistique ,sur quelle enquête d’opinion appuie- t‘ elle cette thèse ? Qui pourrait àce jour se targuer d’une enquête assez exhaustive pour affirmer àpropose de l’Etat hébreu qu’il est un « pays insensible  »

Tel n’est pas l’avis de nombreux journalistes , y compris des journalistes arabes : « Les souffrances des civils palestiniens pèsent aussi dans la balance, même si l’offensive est fortement soutenue par l’opinion israélienne.  » (1)

Au delàet àsupposer même que cette affirmation soit exacte , au nom de quelle loi ou code juridique voudrait-on qu’un pays en guerre ait comme première préoccupation le sort de ceux qu’il combat. Quels exemples de ce type d’attitude trouve t-on dans l’histoire de l’humanité ou bien réserve t’on ce traitement de faveur àIsrael ?

Ces propos m’ont irrémédiablement fait penser au sinistre pamphlet « le Cancer  » commis par Edgar Morin ( 2) pour lequel il a été condamné en appel en mai 2005.

Ce type de propos, cherchant àstigmatiser une collectivité , peuple, nation ou Etat est méprisable.

Comme est méprisable le qualificatif de « palestiniens déhumanisés  » qui cherche àétayer l’hypothèse d’une absence de sensibilité intrinsèque du peuple israélien, d’une indifférence fondamentale au sort de l’humanité qui serait la caractéristique d’Israel et au-delàbien entendu des juifs.

Les mots de déshumanisé ou inhumain apparaissent àtrois reprises dans cet article , ce qui n’est pas innocent et le rend àmes yeux emblématique.

Ces types de raisonnement foisonnent sur les réseaux Internet et me rappellent une époque pas si lointaine où le juif était décrit comme fondamentalement pervers, insatiable . On a vu où cela a conduit.

De la même veine est la description des habitants de Sderot allant « comme pour un pique-nique  » (!) assister de loin aux combats . Ce mépris pour les souffrances de cette population qui subit depuis des années les bombardement incessants et aveugles du Hamas est très illustratif. Vouloir faire croire que ces malheureux aient pu prendre un plaisir quelconque àune situation où il sont avant tout victimes, obligés de se terrer dans les abris, ne pouvant envoyer leurs enfants àl’école, ne font pas honneur au sens de l’analyse de cette journaliste.

Les malheurs des populations civiles de Gaza , victimes du comportement criminel du Hamas, comme le rapporte votre confrère Lorenzo Cremonesi (3) , doivent être dénoncés mais ne sauraient aveugler àce point un professionnel.

Les actes antisémites récents commis en Europe, et en France en particulier devraient inciter àla prudence dans le choix des mots .

Si les voyous qui commettent ces méfaits doivent être punis, leur passage àl’acte est facilité par leur bonne conscience, encouragés qu’ils sont par ceux qui ,abrités derrière leur plume, cherchent àôter àun Peuple tout entier sa part d’humanité, afin de le rendre inhumain aux yeux du monde.

C’ est ouvrir la porte dans laquelle s’engouffreront demain des individus dont les buts sont autrement dangereux.

Ceux qui contribuent avec légèreté àtracer cette voie auraient une grande part de responsabilité si par malheur des évènements plus graves encore devaient advenir.

1 : Nidal al Moughrabi cité par Agence Reuters 17 janvier 2009.

2. Edgar Morin : le Monde du 4 juin 2002 je cite « ..Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité..  » article pour lequel Morin a été condamné en appel pour antisémitisme par la cour d’appel de Versailles en mai 2005, condamnation cassée par la Cour de Cassation (instance qui juge la forme et non le fond)

3 Lorenzo Cremensoni Corriere della Sera 21 janvier 2009 : « Doutes sur le nombre des victimes, àGaza : il pourrait être de 600 et non 1 300 <http://www.corriere.it/esteri/09_gennaio_21/denuncia_hamas_cremonesi_ac41c6f4-e802-11dd-833f-00144f02aabc.shtml>  »