Gabriel LEVY
jeudi 18 mars 2004
15 février 2004
Nous connaissions le syndrome de Stockholm qui se manifeste par la sympathie accordée par les otages à leurs geôliers. Il faudra appeler désormais le syndrome espagnol, la justification accordée aux bourreaux par leurs victimes.
200 morts à Madrid ! 11 millions de personnes défilent dans les rues pour condamner le terrorisme. On ne sait pas alors qui en est responsable de l’ETA ou d’Al-Quaïda.
Le lendemain, on sait ! Les rues s’emplissent de nouveau de manifestants, non pas contre les barbares désormais identifiés, mais contre le chef du gouvernement. Le surlendemain, on fête la défaite électorale de ce dernier, devenu le seul responsable de ce massacre, le « premier criminel » lit-on. Mieux on annonce que le message de la tuerie est parfaitement compris et l’on obtempère immédiatement au chantage : les troupes espagnoles seront retirées d’IRAK, marquant ainsi le premier abandon au terrorisme triomphant.
Cela rappelle les défilés, en France et ailleurs, ôtant toute culpabilité à Sadam Hussein et vouant M. Bush aux gémonies. Syndrome confusionnel collectif.
« Tous espagnols » proclamaient les banderoles…. Tous Munichois ?
13 mars 2004.
L’Europe est frappée de nouveau par le terrorisme, ce qui démontre qu’il n’existe pas de sanctuaire pour les enragés et les fous (même de Dieu).
Si, dans de nombreux pays, ces massacres sont leur lot quotidien, la condamnation de cette barbarie ne donne lieu jusqu’à présent qu’à un langage, certes ferme, mais tellement convenu.
Or, il s’agit du résultat d’une culture sciemment entretenue, d’un culte permanent de la haine, d’un enseignement minutieux de la terreur…. Et la France, comme l’Europe, malgré les mises en garde, ferment les yeux sur l’utilisation des importants concours financiers qu’elles octroient à des écoles et des manuels scolaires dont l’enseignement principal sinon exclusif est la haine et l’objectif majeur la préparation des enfants au sacrifice de leur vie et de celle de nombreux autres enfants.
Rien, mais rien, ne justifie les assassinats prémédités et savamment organisés de dizaines de civils, ces actes odieux du terrorisme. Il n’y a pas de douleur, voire de désespoir, qui autorisent à ôter la vie des autres.
Quelle occasion aujourd’hui pour La France d’annoncer solennellement qu’elle retirera désormais son soutien financier et « moral » (en la circonstance, c’est probablement galvauder son vocabulaire) à toutes les organisations et à tous les pays qui arment les groupes terroristes, les hébergent et leur offrent leur concours !