Conférence sur la démocratie et les droits de l’Homme au Yémen

MEMRI

mercredi 11 février 2004

Certains journalistes ont évoqué la Conférence sur les droits de l’Homme et la démocratie dans la région, intervenue àSanaa, capitale du Yémen, àla mi-janvier 2004. Le chroniqueur Ahmed Al-Rabi a notamment rédigé un article intitulé : « Discours rebattus àla Conférence de Sanaa  », paru dans le quotidien Al-Sharq Al-Awsat, édité en arabe àLondres.


Voici quelques extraits de l’article : (1)

« Sanaa, la capitale du Yémen, a hébergé une conférence sur la démocratie, les droits de l’Homme et le rôle de la Cour pénale internationale, conférence àlaquelle ont participé plusieurs [représentants] d’ONG arabes, des dignitaires européens, des représentants de parlements et de gouvernements arabes.

Le but de la conférence était d’ouvrir le dialogue entre les gouvernements et les institutions civiles du monde arabe et de soulever les problèmes liés àl’émergence de la démocratie (…), mais les représentants des organisations civiles étaient déjàfrustrés lors de la session d’ouverture, alors que les ministres et les hauts responsables arabes prenaient àtour de rôle la parole : chacun décrivait son pays comme le Paradis sur Terre, comme rien de moins qu’une nouvelle direction de prière [Qibla] pour la démocratie, comme un Etat qui respecte et soutient les institutions de la société civile, un Etat où les femmes bénéficient d’excellentes conditions, où la situation globale est celle d’un pays où coulent ’le lait et le miel’.

De tels discours ont conduit les invités às’interroger sur l’utilité d’une telle conférence. Si les pays arabes sont àce point démocratiques, pourquoi en effet organiser cette conférence ?

La session d’ouverture valait le coup d’Å“il. [Les représentants] de tous les gouvernements ont pris la parole, alors que les [représentants des] ONG devaient se contenter d’écouter des discours officiels rebattus, grandiloquents et hyperboliques.

[A l’inverse], les allocutions des délégations européennes, du président du Parlement européen et du sous-secrétaire général des Nations unies étaient toutes succinctes et dotées d’un objectif précis ; elles ont évoqué les problèmes au programme de façon précise, en proposant des solutions concrètes.

Tous les intervenants arabes, et tous les auditeurs arabes de ces ennuyeux discours officiels, savaient bien (…) que les paroles [des intervenants arabes] n’étaient que verbiage destiné àmasquer les énormes carences de ces pays dans le domaine des droits de l’Homme et des libertés individuelles. Lors de sessions complémentaires de la Conférence, où sont intervenus les représentants des institutions sociales civiles des pays arabes, nous avons pu en savoir plus sur la lugubre situation de la plupart des pays arabes, où l’on empêche le bon fonctionnement des institutions civiles et où les droits sont ouvertement bafoués : les penseurs ne peuvent écrire ; la presse est censurée, les femmes vivent dans des conditions de discrimination sévère. Si l’on compare ce qui est dit dans les discours des dignitaires arabes officiels et ce qui sort de la bouche des résidents arabes, on entrevoit un profond abîme, et l’on comprend qu’il est urgent d’agir. [On comprend aussi] qu’il est humiliant pour les pays arabes que leurs chefs d’Etat continuent de prononcer des discours pompeux sans rapport avec la réalité, refusant de reconnaître l’existence des problèmes.  »

(1) Al-Sharq Al-Awsat (Londres), le 10 janvier 2004.

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