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Coupons pétroliers de Saddam : la liste des 270 bénéficiaires
MEMRI
Article mis en ligne le 29 janvier 2004
dernière modification le 30 janvier 2004

Le rapport suivant de MEMRI-Bagdad comprend la traduction de l’article paru dans le quotidien irakien Al-Mada, (1), lequel a obtenu des listes de 270 sociétés, organisations et individus ayant reçu des coupons de brut par le régime de Saddam Hussein. Les bénéficiaires résident dans 50 pays : 16 pays arabes, 17 pays européens, 9 pays asiatiques, des pays de l’Afrique sub-saharienne et d’Amérique latine. Seule une partie de ces 270 bénéficiaires a été identifiée et incluse à la liste suivante.

Contexte

Nous tenons à souligner les points suivants :

MEMRI et donc « desinfos.com » n’est pas responsable des informations divulguées concernant les personnes mentionnées et les quantités de pétrole attribuées.

Tous les noms mentionnés sont retranscrits de l’arabe ; certains ont été retranscrits phonétiquement, et sont peut-être mal orthographiés.

Les démentis de certaines des personnes mentionnées figurent dans les notes de bas de page (dans la version intégrale en anglais sur http://www.memri.org/bin/latestnews.cgi?ID=IA16004)

L’accord de coupons pétroliers par le régime de Saddam a essentiellement servi deux buts :


Accorder des dessous de table à des individus et organisations en échange de leur soutien au régime.
Ces coupons pétroliers ont probablement permis de payer des biens et des services faisant l’objet de sanctions du Conseil de Sécurité de l’ONU, biens qui n’auraient pu être financés par le programme « Pétrole contre denrées alimentaires ». Ces biens incluaient sans doute armes, voitures de luxe distribuées en cadeaux par Saddam en Irak et en dehors d’Irak, objets de luxe destinés aux responsables de haut rang du parti Baath et du gouvernement.

Les bénéficiaires ont vendu les coupons à des négociants de pétrole, lesquels ont ensuite récupéré le pétrole, en échange des coupons, du terminal pétrolier de Kirkuk-Banias (Syrie), pipeline qui fonctionnait en dépit des sanctions du Conseil de Sécurité. Le pipeline transportait 200 000 barils de pétrole irakien par jour, ce dont la Syrie a largement profité.


L’article d’Al-Mada

Voici quelques extraits de l’article :

" (…) Certains noms n’ont rien à voir avec les sociétés pétrolières, la distribution, le stockage ou le commerce de pétrole. Ces institutions ne sont pas censées porter un quelconque intérêt au pétrole ou aux sociétés pétrolières, comme par exemple l’Eglise orthodoxe russe ou le Parti communiste russe.

Pour ce qui est des individus, la situation est plus surprenante encore : on peut comprendre que la journaliste Hamida Naanaa, qui a défendu le précédent régime, essaie de promouvoir ses efforts journalistique indépendants au moyen d’un contrat pétrolier, mais il est curieux de trouver le nom de Khaled, fils de feu Gamal Abd El-Nasser sur ces listes, ou celui de Toudjan Al-Faisal, ancien membre du Parlement jordanien, ou encore celui de l’actuelle présidente d’Indonésie, du fils du ministre syrien de la Défense, et du fils du président libanais. "


Exploitation par Saddam des sanctions des Nations unies

" Depuis l’adoption par le régime déchu du ’mémorandum d’arrangement’, aussi connu sous le nom ’Pétrole contre denrées alimentaires’, ce dernier est devenu un méprisable moyen politique et commercial de financer des acquisitions clandestines d’armes, d’onéreux matériaux destinés à l’édification des palais et des mosquées, et divers autres accessoires de luxe. Ce régime a fait des contrats de ventes de pétrole la plus grande opération de corruption de l’histoire, s’appropriant les âmes et les plumes et dilapidant les ressources nationales.

Depuis, les bruits n’ont cessé de courir sur les coupons attribués par Saddam à certains dignitaires arabes ou étrangers, coupons leur accordant des quantités de brut en échange de leur soutien au régime en temps d’isolement international ; cette politique avait aussi pour but de financer la compagne pour lever les sanctions économiques et réhabiliter l’image de l’Irak.

Le régime a toutefois terni l’éthique de cette campagne internationale visant à lever ces injustes sanctions, campagne qui en fait ne portait pas atteinte au régime lui-même mais bien à la population nécessiteuse et à la classe moyenne. A chaque fois que cette campagne internationale se rapprochait de ses buts, le régime - par son attitude et son insolence - la repoussait de nouveau dans un tunnel obscur, faisant parallèlement du pays une table richement dressée pour tous, en attente d’un courant de gros mangeurs et de serviteurs obéissants.

L’une des caractéristiques du régime fasciste de notre pays était son manque de décence et sa façon de toujours se servir d’autrui pour nourrir son sentiment de supériorité. C’est ainsi qu’il a corrompu jusqu’à ceux dont les intentions et les objectifs étaient nobles, ceux qui défendaient le peuple irakien et essayaient de lever l’embargo. Le régime ne connaissait que la politique du ’porte-monnaie’, et s’est ainsi entouré de gens malléables prêts à venir mendigoter, alimentant son sentiment de supériorité.

(…) Certains responsables baasistes n’hésitaient pas - en raison de leurs valeurs rurales - à se vanter et à agir en supérieurs ; on entendait parler du nombre toujours croissant de visiteurs en Irak ces dernières années, et l’on comprenait que ces visiteurs, qui venaient nous défendre, venaient aussi toucher leur dû. Nous pouvons confirmer cette information parce que les bassistes eux-mêmes, dans un moment de ’vantardise rurale’, ont propagé la rumeur de visiteurs arabes et étrangers. Ils ont mentionné certains des noms de la liste ci-dessous, dont celui de George Galloway, membre du parti travailliste [britannique].

Le cas de M. Galloway est véritablement accablant. Cet homme, qui défendait les bonnes causes arabes, est devenu un perdant en se rapprochant du régime irakien. Galloway, qui a été exclu du parti pour cette raison et qui s’est défendu avec force, allant jusqu’à attaquer la politique de Tony Blair et de Bush, ne pourra pas - à mon sens - démentir le contenu des documents irakiens qui l’accusent sur preuves.

En plus des listes mentionnées plus haut, Al-Mada a obtenu les six requêtes du directeur exécutif et du directeur exécutif associé de la société de commerce pétrolier, adressées au ministre du Pétrole pour qu’il ’approuve les accords sur le brut’. Toutes mentionnaient le nom de M. Galloway, pas en tant que partie de l’accord, mais en temps que bénéficiaire, vu que M. Galloway se cache derrière une société qui ne porte ni son nom ni sa nationalité.

La manière dont ces accords ont été conclus met en lumière la politique des coupons et des faveurs du président de la République [Saddam]. Les listes incluent des noms d’individus comme ’Samir’, dont personne ne sait s’il s’agit d’un individu ou d’une société. "


La liste

Voici une liste partielle des individus et organisations que MEMRI a pu identifier, pour la France uniquement. La liste intégrale peut être consultée sur : http://www.memri.org/bin/latestnews.cgi?ID=IA16004)

France : L’Association pour l’amitié franco-arabe a reçu 15,1 millions de barils. L’ancien ministre français de l’Intérieur Charles Pasqua a reçu 12 millions de barils. (4) L’homme d’affaires Patrick Maugein, lié à la compagnie Trafigura (très active dans le pétrole) et connu pour être un ami proche de Jacques Chirac, a touché 25 millions de barils. Michel Grimard, co-fondateur du club franco-irakien pour l’exportation en octobre 1991 (1ère mission politico-commerciale pour l’exportation malgré l’embargo), et de l’AFICE (Association franco-irakienne de coopération économique) en 1994, a reçu 17.1 millions de barils. Bernard Mérimée (il semble s’agir de Jean-Bernard Mérimée, ancien ambassadeur de France en Italie et représentant de la France aux Nations-unies) a reçu trois millions de barils. ADDAX, société de négoce pétrolier siégeant à Genève et active en Côte d’Ivoire, a reçu 3/8 millions de barils.

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