Accroupis tous en rond, une nouvelle fois sur le sable, ils tournèrent tous, avec un bel ensemble, la tête vers le boulevard qui longeait la plage. Un abruti de la plus belle espèce, poussant à fond le moteur de sa moto, venait soudainement de faire monter les décibels à un niveau supersonique, interrompant Jonathan dans son petit laïus introductif à cette réunion d’automne. Avec le sens de l’opportunité qui le caractérise, le blond steward, participant épisodique, proposa alors de consacrer leur « énergie neuronale du matin » au thème du silence. Ce qui leur parut à tous, une évidence. Mais, car il y avait toujours un mais avec cet ami intermittent, il les avertit qu’il souhaitait donner à silence, une acceptation dérivée, dit-il. Ce qui leur fit, à tous, tendre une oreille plus attentive.
Silence
par Claude MEILLET
Article mis en ligne le 3 novembre 2021