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Il refuse
Par Sami el-Soudi © Metula News Agency
Article mis en ligne le 5 juin 2004

Dans mon denier article, « Le deal », je vous ai présenté les termes de l’offre que le général Omar Suleiman, le chef des services secrets égyptiens, avait présentée à Yasser Arafat. Ce samedi, je possède suffisamment d’éléments pour annoncer aux abonnés de la Ména que le pensionnaire de la Moukata de Ramallah a rejeté cette proposition.

De plus, Arafat a entrepris des manipulations sur une large échelle, afin d’empêcher le transfert de Gaza à Dahlan, qui jouit de l’appui officiel et actif des Israéliens, de l’Egypte et de la Jordanie.

Pour rappeler succinctement les conditions de la proposition égyptienne, on dira qu’Israël, les USA, le Caire et Aman, ainsi qu’officieusement, les membres du Quartet, ont offert à Arafat la fonction de Président honorifique de l’Autorité Palestinienne ainsi qu’une garantie de libre circulation, en échange d’un transfert de l’autorité politique effective de l’AP à la fonction de premier ministre et de l’acceptation de l’unification du commandement des forces contrôlées par l’entité palestinienne. A ce deal s’ajoutaient des conditions secrètes, relatives à l’engagement exigé d’Arafat de non ingérence dans la conduite des affaires et de non opposition à la refonte, de la cave au grenier, des institutions de l’AP, à commencer par le système judiciaire.

J’ai appris jeudi que le laps de temps accordé par Suleiman afin de recevoir la réponse de l’intéressé était de quinze jours et que cet ultimatum va ainsi s’achever le week-end du 13 juin.

Mais Yasser Arafat, qui avait initialement donné des signes d’intérêt pour la proposition qu’il avait reçue, n’a pas attendu son échéance pour s’employer à la torpiller. Au milieu de cette semaine, il a fait savoir aux services du Président Moubarak qu’il excluait de « nommer Mohamad Dahlan au poste de responsable de la sécurité pour la bande de Gaza ». Les Egyptiens, à titre informatif, ont demandé au petit raïs les noms des personnes qu’il suggérait pour occuper la fonction délicate consistant à réceptionner les territoires devant être évacués par Tsahal. Ils ont reçu en provenance de la Moukata les noms de deux civils, « qui n’ont », selon nos amis du Caire, « strictement aucune notion des problèmes sécuritaires ».

Hosni Moubarak a conclu de cet échange qu’Arafat avait l’intention de maintenir, voir d’accentuer, le lupanar géant qui règne déjà dans la bande de Gaza. Tant le président égyptien que le roi Abdullah sont persuadés que le reclus de Ramallah entend donner carte blanche, après le départ des Israéliens, aux organisations terroristes pour continuer leurs agressions contre Israël, au-delà de la ligne verte. Il s’agit de la même stratégie suicidaire qu’Arafat avait adoptée lors du retrait israélien des villes de Cisjordanie. Il veut que les agressions « contre tout ce qu’il y a de juif » se poursuivent de plus belle lorsque l’armée quitte les territoires arabes. Arafat a ainsi souvent expliqué à Dahlan, Rajoub, Abbas et Qureï que la « chance » des Palestiniens se situait dans la guérilla perpétuelle contre la présence israélienne et que la condition nécessaire afin d’harceler les Juifs, c’est que les Juifs soient là ! « Cela ne nous intéresse pas qu’ils (les Israéliens) libèrent des petits bouts de la Palestine ; il ne faut pas qu’ils nous fassent perdre l’accès à l’objectif final, la libération de toute la patrie. Nos armes », poursuit le dogme arafatien, « doivent servir à provoquer les Juifs, de manière à ce qu’ils perdent les pédales et qu’ils commettent des bavures disproportionnées en regard de la provocation. Notre but tactique consiste, en enflant lesdites bavures, en les faisant prendre pour un début de génocide, à obtenir le déploiement d’une force armée internationale. Une force armée internationale entre eux et nous, c’est le début de la fin d’Israël » conclut régulièrement le raïs dans l’exposé de sa stratégie réservée à ses cadres supérieurs.

Donc, en attendant la force internationale qui ne vient pas et qui ne viendra pas, à Gaza comme ailleurs, la meilleure chose, consiste à forcer les Israéliens, par des actes de terrorisme, à réoccuper les petits bouts de Palestine dont ils voudraient se retirer. La pire des choses, elle, consisterait à commencer à construire la Palestine restreinte - celle des deux Etats pour deux peuples - sur des territoires libérés par les Juifs. En plus d’éloigner l’urgence d’une intervention étrangère - faute d’agresser Tsahal, les Palestiniens ne courent aucun danger - la pacification des zones libérées aurait la fâcheuse tendance de démobiliser des soldats juifs et de relancer la machine économique de l’entité sioniste, empoisonnée par l’Intifada.

La théorie d’Arafat, faisant partie du projet du porte-avions [1], est inchangée depuis le début de l’Intifada. Tout le monde comprend qu’elle est suicidaire. D’abord, parce que sa matière première est constituée par une munition humaine, nous, les Palestiniens, qu’Arafat appelle « ses shahids » et dont il se sert comme appâts pour attirer les représailles des Juifs. Ensuite, parce que si sa théorie ne fonctionne pas, ce qui est manifestement le cas, nous crevons pour rien, alors que ceux qui survivent sont condamnés à se débrouiller dans le chaos le plus complet, soumis aux excès des terroristes islamiques et des 72’000 salariés d’Arafat.

Il se sert des Palestiniens comme de munitions humaines


Et pendant ce temps, l’Egypte et la Jordanie qui ne peuvent plus tolérer l’existence de foyers intégristes armés, instrumentalisés par le petit raïs, à leurs portes, à cause du risque de contagion sur leurs populations, se concertent, après le rejet du deal, pour écarter Arafat. La semaine prochaine, le ministre des Affaires Etrangères israélien, Sylvan Shalom, se rend au Caire afin de convenir d’une stratégie concrète anti-Arafat de passation du pouvoir israélien à Gaza à Mohamed Dahlan.

Et pendant ce temps aussi, l’armée de l’Etat hébreu est en passe de devenir la première armée régulière dans l’histoire à défaire un mouvement de guérilla. Depuis des mois maintenant, les Tanzim d’Arafat et leurs alliés du Hamas et du Jihad ne parviennent même plus à assassiner de ménagères juives dans les supermarchés de Tel Aviv. La moyenne des arrestations de leaders terroristes par Tsahal est montée à 17 par nuit, durant les 3 derniers mois ; les organisations terroristes sont décapitées ; les Israéliens ont pénétré jusqu’à la moelle l’infrastructure de toutes les organisations palestiniennes armées, ils y font littéralement ce qu’ils veulent.

D’après ce que je sais, cependant, la transmission de pouvoir à Gaza devrait se faire dans l’ordre et, avec l’aide des pays participant au renversement d’Arafat, une force armée palestinienne devrait pouvoir contrôler ce petit bout de Palestine. A force de miser toutes ses décisions à quitte ou double, Gaza pourrait bien constituer la dernière bêtise d’Arafat. Le chantier de dépeçage de son foutu porte-avions.




Note [1] : Pour obtenir les analyses de la Ména sur la stratégie du porte-avions de Yasser Arafat, taper « porte-avions » + mena sur un moteur de recherche ou « porte-avions » sur le moteur de recherche du site de notre agence, à l’adresse http://www.menapress.com/search.php



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