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Adresse de France-Israël au Président Katsav
Article mis en ligne le 23 février 2004

M. le Président de l’État d’Israël
M. l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Nous apprécions le grand honneur que vous faites à l’Association France-Israël en recevant notre délégation.

France-Israël, c’est l’association des Français amis d’Israël, quelle que soit leur appartenance politique ou religieuse. C’est une association ancienne qui portait à sa naissance en 1926 le nom de France-Palestine. C’est un nom révélateur des mensonges où nous vivons concernant le nationalisme palestinien dont personne ne parlait avant 1967.

Un de nos grands écrivains, Georges Duhamel, a écrit que les peuples ont deux histoires, celles qui s’écrit dans les chancelleries et celle qui s’inscrit dans le cœur des peuples. Sachez, M. le Président, que la France compte beaucoup d’amis d’Israël, mais que, dans le climat français actuel, il leur faut aujourd’hui du courage pour exprimer publiquement leur attachement à Israël, du courage social surtout et quelquefois du courage physique.

En ce qui concerne l’histoire des peuples qui s’écrit dans les chancelleries, nous voudrions vous dire notre rêve. Nous rêvons que votre voyage d’État en France inaugure une ère nouvelle. Il est pour nous un rayon de soleil dans un ciel bien sombre.

Nous voulons rêver que, par-delà les relations bilatérales qui sont normales entre États fré-quentables, la diplomatie française relancera une coopération politique. Nous voulons rêver qu’elle cessera de souffler sur l’incendie proche-oriental, qu’elle cessera d’y entretenir l’instabilité et la tension comme elle l’a fait depuis plus de trente ans.

19 février 2004, hôtel Marigny, résidence des Chefs-d’États étrangers : le président Katsav reçoit une délégation de France-Israël sous la conduite de son président, l’ingénieur général Michel Darmon.

Nous voulons rêver qu’elle n’invoquera plus ce principe pervers et immoral de l’échange de la terre contre la paix, principe totalement nouveau dont l’application n’a jamais été invoquée dans l’Histoire à l’encontre d’un pays qui a réussi à vaincre ses agresseurs. Jamais, sauf à l’encontre d’Israël. «  Il n’y a qu’une valeur d’échange possible pour la paix, c’est la paix  »(1). La paix n’est pas le préalable à la sécurité. C’est la sécurité qui, avec l’éradication de la haine, est le préalable à la paix. Quant à donner ou ne pas donner des territoires, c’est l’affaire d’Israël et d’Israël seul. Nul n’a de titres à lui dicter sa politique.

Nous voulons rêver que la diplomatie française ne contestera plus la souveraineté d’Israël sur Jérusalem, ni le droit d’Israël à une force de dissuasion nucléaire.

Nous voulons rêver que la France et toute l’Europe ne garderont plus le silence devant l’antijudaïsme qui se déchaîne dans les dictatures arabes, le plus virulent que le monde ait connu depuis l’antijudaïsme de l’Allemagne hitlérienne. Nous voulons rêver que l’Europe comprendra que cet antijudaïsme - féroce et non condamné - a préparé le terrain au terrorisme.

Nous voulons rêver que l’Europe comprendra que son silence devant l’antijudaïsme de là-bas a rendu possible la résurgence de l’antijudaïsme ici.

Pour que ce rêve devienne réalité, il faudrait peut-être qu’un autre rêve s’accomplisse. Il faudrait qu’Israël aide davantage ceux qui veulent l’aider. Il faudrait aussi que tous les Israéliens comprennent que le conflit dans lequel ils sont plongés n’est pas un drame à deux personnages, les Israéliens d’un côté, les Arabes de l’autre. C’est un drame à trois personnages, le troisième étant l’Europe qui entretient la Ligue arabe dans ses délires politiques. Le problème palestinien n’est pas la cause de vos épreuves. Il est l’instrument de vos épreuves. Sachez, M. le Président, qu’il y a, ici en France et en Europe, des secteurs influents, des secteurs du pouvoir où, malgré les bonnes paroles, vous n’êtes pas en territoire ami. Vous ne trouverez pas beaucoup de Français pour vous le dire.

Tant que l’Europe, et surtout la France dois-je ajouter avec peine, ne changeront pas leur politique étrangère, au delà des relations bilatérales bien sûr, vous n’aurez pas la paix. Beaucoup d’incantations à la paix que vous entendez ici sont des modèles d’hypocrisie et, bien souvent, des signes de lâcheté. L’Europe est certainement l’un des terrains les plus importants du combat pour qu’Israël puisse vivre en paix. Il y a des conclusions à tirer de ce constat et je souhaite pouvoir vous en parler en une autre occasion.

Israël est un peuple qui traverse le temps et le nouvel État juif a malheureusement hérité du sort injuste que le monde a réservé à l’homme juif au long des siècles. En tant que Français, nous ne cesserons pas de combattre cette injustice. Nous ne cesserons pas de soutenir Israël sur le chemin qui est le sien, celui du courage, celui de la volonté, celui de l’éthique. L’histoire du 20ème siècle n’offre pas à l’admiration des hommes d’aventures humaines plus belles que la re-naissance d’Israël sur sa terre.


(1) Citation de Pierre-Elyakim Simsovic, auteur du livre Israël, 50 ans d’État [disponible à France-Israël].



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