À la suite de l’agression de la jeune Marie et de son bébé dans le RER D, nous avons pu lire des éditoriaux percutants, des discours indignés, des réactions embarrassées, mais surtout, nous avons constaté - une fois de plus - la profondeur du mal qui ronge notre société : l’indifférence.
Je ne vais donc pas en ajouter, mais plutôt rendre hommage à une personne qui, au-delà de toutes les réactions ci-dessus, a décidé de lutter, seule, avec un courage frisant l’inconscience contre cette indifférence, prenant aujourd’hui son train de banlieue en arborant l’étoile jaune.
Elle a croisé des regards haineux, mais n’a pas baissé les yeux.
C’est de ce courage, de cette fierté retrouvée pour braver la haine et la stupidité dont nous devons faire preuve si nous ne voulons pas être engloutis et espérer reconquérir un jour les « territoires perdus de la République ».
Ce geste doit nous inspirer tous : simples particuliers, hommes ou femmes publics, Juifs ou non. Ce n’est pas un problème lié seulement à l’antisémitisme, mais une clause de survie pour notre société. Celle dans laquelle nous voulons voir grandir nos enfants.
A côté de son courage, je me suis senti tout petit. Puisse son geste réveiller les consciences et redonner vie à cette humanité moribonde, poignardée dans le dos par l’audimat et le clientélisme politique.
Josiane, petite bonne femme frêle, tu nous as donné à tous une grande leçon de modestie aujourd’hui.
Du fond du coeur, je t’en remercie.