Le président Bush vient-il d’enterrer à jamais la paix au Proche-Orient ou au contraire de lui donner une nouvelle chance historique ?
Une large part de la réponse tient à sa capacité à faire partager une nouvelle vision des choses tant sur le terrain que dans les chancelleries. Les dernières déclarations du président américain ne manquent en effet pas d’audace à l’heure où de nombreuses démocraties plient sous les menaces d’islamistes fanatiques. A quelques mois d’une échéance électorale majeure pour son avenir politique, le Président Bush montre qu’il ne cède pas et conjure le monde à ouvrir les yeux :
Ouvrir les yeux sur la vraie figure du terrorisme.
Le Président ose et affirme le lien entre toutes les formes que prend le terrorisme islamique qu’il s’agisse de la situation que vivent les soldats américains en Irak, du meurtre du journaliste juif Daniel Pearl, de l’attentat odieux de Madrid ou de l’assassinat d’enfants dans un bus de Jérusalem.
Ouvrir les yeux sur la vraie nature des exigences palestiniennes.
Le « retour » des réfugiés n’est qu’une autre manière de nier l’existence d’un Etat Juif. Le double langage d’Arafat ne mène nul part sinon à la perpétuation d’un conflit fait pour rejeter Israël. Le refus à une nouvelle et réelle proposition de constituer un Etat Palestinien à Gaza ne serait que la continuité du « non » d’Arafat aux accords de Camp David de juillet 2000.
Ouvrir les yeux sur les vrais transformations démographiques de la région.
Pourquoi ne seraient prises en compte que les réalités démographiques palestiniennes sans reconnaître la réalité d’une ville comme Maalé Adoumim comprenant 22.000 habitants et située à proximité de Jérusalem ? Dans le cas de quelques villes limitrophes de la « ligne verte », leur démantèlement ne serait rien d’autre qu’une mesure « d’épuration ethnique ». Dans leur cas, des aménagements sont à trouver en phase avec la résolution 242 qui demande dans sa version anglaise l’évacuation « of territories » et non pas de tous les territoires conquis après 1967. En revanche, proposer d’abord la naissance d’un Etat Palestinien à Gaza comprenant l’évacuation des populations juives qui y vivent depuis plus de 30 ans, aussi douloureuse soit-elle sur le plan humain, est une vraie chance de paix.
Le monde ouvrira-t-il les yeux sur les réalités qu’ose affirmer le président américain ? Il serait grand temps pour enfin conjurer la complaisance et l’hypocrisie (mêlées de peur) des nations qui repoussent depuis 1947 toute solution de partage viable entre un Etat Juif et un Etat Palestinien.