Israë l fait face à une campagne mondiale de délégitimation, selon un rapport de l’Institut Reut, à la disposition du cabinet depuis jeudi. Le Groupe de réflexion de sécurité socio-économique basé à Tel Aviv a appelé les ministres à considérer l’affaire comme une menace stratégique. Le rapport cite des manifestations anti-israéliennes sur les campus, des protestations lorsque les athlètes israéliens sont en compétition à l’étranger, des mouvements en Europe de boycott des produits israéliens, et les menaces de mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens qui visitent Londres.
Reut dit que la campagne est l’Å“uvre d’un réseau mondial de particuliers et d’organisations. Ils n’ont pas de hiérarchie ou de commandant en chef, mais travaillent ensemble, fondés sur une idéologie commune - décrivant Israë l comme un Etat paria et niant son droit d’exister.
Reut a listé les principales plates-formes du réseau - Londres, Bruxelles, Madrid, Toronto, San Francisco et l’Université de Californie, Berkeley. Les militants du réseau - « delegitimizers » - selon le rapport, sont relativement marginaux : les jeunes, les anarchistes, les migrants et les militants politiques radicaux. Bien qu’ils ne soient pas nombreux, ils élèvent leur représentation grâce à l’aide de campagnes publiques et de la couverture médiatique, indique encore le rapport.
Les « delegitimizers » coopèrent avec les organisations qui se livrent à la critique « légitime » de la politique israélienne dans les territoires comme Amnesty et Human Rights Watch, brouillant la frontière entre la censure « légitime » et la délégitimation. Ils favorisent également les activités pro-palestiniennes en Europe, classées comme « branchées », indique le rapport.
Le réseau des militants ne sont pas principalement palestiniens, arabes ou musulmans. Bon nombre d’entre eux sont les activistes de gauche européens et nord-américains. La gauche occidentale a modifié son approche d’Israë l et le considère désormais comme un état d’occupants, indique le rapport. Pour ces groupes de gauche, qui, dans les années 60, considéraient Israë l comme un modèle pour une société égalitaire, une société socialiste, il incarne aujourd’hui le mal occidental.
Le réseau de délégitimation voit la lutte contre l’ancien régime en Afrique du Sud comme un modèle de succès. Il pense que, comme le régime d’apartheid, le modèle sioniste-israélien pourra être renversé et un autre modèle d’État peut être établi.
L’équipe de Reut énumère les symboles de héros que partage le réseau tels que le jeune Palestinien Mohammed al-Doura, la militant de la paix américaine Rachel Corrie et des événements communs comme la Conférence de Durban.
Les diplomates d’Israë l à l’étranger, de leur côté, doivent lutter contre les tentatives visant à délégitimer le pays. « La combinaison d’une grande communauté musulmane, d’une gauche radicale influente, de médias de langue anglaise et un centre universitaire international font de Londres un terrain fertile pour la délégitimation d’Israë l », déclare Ron Prosor, l’ambassadeur israélien à Londres.
Prosor donne de nombreuses interviews aux médias britanniques et des conférences dans les campus universitaires à travers le pays. Bien qu’il ait rencontré des manifestations anti-israéliennes sur presque tous les campus, Prosor a dit à son personnel d’augmenter leur activité sur les campus.
« Ce qui maintenant se passe dans les universités de Londres va se produire, au plus, dans cinq ans dans toutes les grandes universités aux Etats-Unis », dit-il.
Le rapport Reut explique qu’Israë l n’est pas prêt à faire face à toute la menace de délégitimation. Le cabinet n’a pas défini le problème comme une menace et voit la scène diplomatique comme marginale par rapport au « militaire ».
« Le ministère des Affaires étrangères est construit pour répondre aux défis des années 60, et non des années 2000 », indique le rapport. « Il n’y a pas de budgets, les diplomates ne suffisent pas et il n’y a pas de doctrine diplomatique appropriée. »
Reut recommande la création d’un contre-réseau, dans lequel les ambassades d’Israë l, dans les centres de délégitimation en activité, serviront de « bases avancées. »
Le rapport indique que les services de renseignements devraient surveiller les activités des organisations et étudier leurs méthodes. Le cabinet doit faire face aux groupes qui tentent de délégitimer Israë l, mais doit récupérer ceux qui sont engagés dans la critique « légitime ».
Le rapport ajoute qu’Israë l ne doit pas boycotter ces groupes, comme l’ambassade d’Israë l à Washington le fait, avec l’aile gauche de J Street.
Boycotter les critiques se contente de les faire rejoindre les « delegitimizers », explique Reut.