« Ils ont fabriqué une légende sous le nom de »massacre des juifs« et placent cela plus haut que Dieu lui-même, que la religion elle-même, que les prophètes eux-mêmes », a déclaré mercredi le président iranien lors d’un discours prononcé à Zahedan, dans le sud-est de l’Iran, et retransmis en direct à la télévision nationale
Ahmadinejad avait déjà laissé entendre que l’extermination de six millions de juifs par les nazis était une légende, ce qui lui avait valu une réprimande des Nations Unies.
Une réprimande ?
Ahmadinejad est donc un vilain garnement qui doit se faire taper sur les doigts. Dans l’école des années 60, les élèves dissipés avaient l’obligation de tendre les doigts, attendant, frissonnants, la règle de l’instituteur.
Cela fait maintenant quelques semaines que le Président Iranien multiplie les provocations à l’égard de la communauté internationale.
A la lumière des réactions de cette communauté soit disant solidaire, il faut s’interroger sur sa ferme volonté de sévir contre l’Iran.
Pierre Moscovici déclarait ce matin sur France Inter : « ça suffit. Ces propos ne peuvent que desservir l’Iran et renforcer l’Europe dans sa volonté d’être plus agressive vis-à -vis de l’Iran  ». Un auditeur lui suggérait pourtant une action bien simple et dont la portée ne serait pas que symbolique : le rappel des ambassadeurs de la communauté européenne présents en Iran.
Tout le monde voit bien qu’il ne suffit plus de hausser le ton, qu’il ne suffit plus de se contenter de vagues menaces. Le président iranien n’aura aucun scrupule à sacrifier la moitié de sa population pour mettre en oeuvre ses délires.
De plus, l’Europe a peur
Peur de voir quelques illuminés des réseaux dormants se mettre en campagne et pratiquer ce qui s’est déjà fait à Londres et Madrid. L’esprit de Munich prévaut.
L’Europe préfère, comme toujours, une simple condamnation orale, solution à l’évidence moins onéreuse que l’envoi de troupes aux frontières ou, pis, la suspension de tout échange économique.
Déshonneur ou guerre ? Le dilemme était déjà posé il y a quelques dizaines d’années. On sait ce qu’il advint !
Il n’y a, dans notre histoire récente, aucun autre exemple de déclaration aussi ouvertement belliqueuse, de négation aussi franche de l’existence d’un Etat. Pour des propos bien moindres, des guerres ont éclaté.
Frêle civilisation
« Si votre civilisation consiste en actes injustes, en oppression et en pauvreté pour la majorité du globe afin de garantir le bien-être à votre peuple, alors nous hurlons de toutes nos forces que nous haïssons votre frêle civilisation », a ajouté le président Iranien devant une foule qui scandait « Allah Ouakbhar ».
Le pays concerné, Israë l, réagit, lui, avec vigueur. « La combinaison de l’idéologie extrémiste, d’une perception pervertie de la réalité et de (la menace) des armes nucléaires est une combinaison que personne au sein de la communauté internationale ne peut accepter », a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires Etrangères, Mark Regev.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a déclaré : « Les récentes déclarations du président iranien (...) sont assurément scandaleuses et inacceptables », a-t-il dit à des journalistes. « Je ne peux nier qu’elles pourraient peser sur nos relations bilatérales et naturellement aussi sur les négociations qui portent sur le dossier nucléaire. »
On dira ce qu’on voudra mais il existe des manières plus dynamiques de marquer sa désapprobation.
Ahmadinejad a au moins raison sur un point : Frêle, notre civilisation, très frêle...
A la limite de la couardise !