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Quand le consul de France àJérusalem réécrit grossièrement l’histoire....
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 9 août 2012

Évoquant un pays qui n’existe pas dans une tribune publiée dans Al-Ayyam le 22 juillet 2012 le consul de France àJérusalem se réjouit longuement, entre autres, que « la Palestine [ait] obtenu... l’inscription du premier site : « Le lieu de naissance de Jésus : l’Eglise de la Nativité et la route du pèlerinage àBethléem  », sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO  ». Seconde erreur lorsqu’il parle de « l’occupation dont la ville souffre depuis 1967  », alors que les Palestiniens eux-mêmes disent que la ville est gérée par l’Autorité palestinienne depuis décembre 1995...

Un consul fâché avec la géographie

Les Français sont fâchés avec la géographie, dit-on. Quoi qu’il en soit, le consul de France àJérusalem fait de son mieux pour illustrer ce dicton...Ainsi publiait-il le 22 juillet une tribune dans le quotidien Al-Ayyam, lié àl’Autorité palestinienne, avec un lectorat plutôt intellectuel. Titre de cette tribune : « la Palestine au patrimoine mondial  » qui débute ainsi : « Le 29 juin 2012, la Palestine a obtenu, par un vote àla majorité des deux tiers, l’inscription de son premier site : « Le lieu de naissance de Jésus : l’Eglise de la Nativité et la route du pèlerinage àBethléem  », sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

La France a soutenu cette décision, de même qu’elle s’était prononcée en faveur de l’admission de la Palestine àl’UNESCO, en octobre 2011  ».

Même erreur factuelle, de fait affirmation politique, àla fin du texte lorsque le consul annonce une aide financière : « La France, qui a une expérience reconnue dans le domaine de la mise en valeur du patrimoine et va contribuer au fonds de restauration de la toiture de l’Eglise àconcurrence de 200 000 euros, est prête àapporter son concours àla Palestine pour l’aider àdévelopper un tel projet  ».

Pour mémoire, le prétexte pour cette inscription en urgence de cette église au patrimoine de l’UNESCO – de fait une « reconnaissance  » de « la Palestine  » court-circuitant toute reprise de dialogue entre les Palestiniens et Israë l – était l’état de sa toiture, l’agence onusienne s’étant faite plombier...

Une erreur factuelle qui est une prise de position politique...

Il semble que ce représentant de la France àJérusalem ne sache pas que « la Palestine  » n’a aucune existence pour l’heure. Ou plutôt, qu’il bouscule l’histoire et la géographie en anticipant de X années...Il faut dire qu’il est en quelque sorte l’ambassadeur de France auprès des Palestiniens, ce qui est un secret de Polichinelle. Pourtant, est-il censé réécrire ainsi la réalité ?

Plus royaliste que le roi : Bethléem occupée !

Il va plus loin, se montrant plus royaliste que le roi quand il écrit plus loin : « Mais ce n’est pas seulement l’un des plus anciens et des plus beaux monuments chrétiens qui est distingué par l’UNESCO, c’est aussi – malgré l’occupation dont la ville souffre depuis 1967 – un site bien vivant, inséparable des ramifications religieuses et culturelles qui le rattachent au reste du monde  ».
En effet, sur le site de la municipalité de Bethléem, dans la rubrique « histoire  » on lit : « Bethléem est resté sous occupation israélienne jusqu’au 22 décembre 1995, date àlaquelle l’Autorité palestinienne a pris la relève se conformant aux Accords d’Oslo de 1993  ». Il est vrai que cette rubrique contient également une curieuse réécriture de l’histoire concernant la (re) naissance d’Israë l : « des guerres entre Arabes et Juifs continuèrent et ces derniers occupèrent la plus grande partie de la Palestine et déclarèrent leur État, ’Israë l’  »... Exit la résolution 181 l’ONU du 29 novembre1947 ou la proclamation de l’État d’Israë l du 14 mai 1948 dans cette version palestinienne de l’histoire récente....=

Pourtant, la municipalité de Bethléem note que la ville est mentionnée dans l’Ancien Testament – la Bible – qui rapporte que Rachel y mourut et y est enterrée. Ruth et le Roi David sont mentionnés également par cette municipalité. Municipalité qui n’utilise le mot « juif  » que dans le contexte guerrier signalé ci-dessus.

Or, si le consul mentionne la Bible, c’est pour dire que « c’est en ces mêmes lieux que Saint Jérôme, entre la fin du quatrième et le début du cinquième siècle  », l’a traduite « en latin, connue sous le nom de Vulgate  ». Quant au lieu, il est, écrit-il pudiquement « lié àl’expansion des religions du Livre  ».

Bref, voici la région dé-judaïsée, sans autre forme de procès, par le représentant de la France.