Pour la première fois dans son histoire récente, la communauté juive aura assisté, quasiment paralysée, à une décision de la diplomatie française préjudiciable aux intérêts vitaux de l’ Etat d’ Israë l. Car ce sont bien de tels intérêts qui sont mis en cause par le vote de l’ AGNU décidant d’admettre la Palestine comme Etat observateur de cette organisation internationale en principe vouée à la paix et à la coopération entre ses membres. De ce point de vue, la stratégie actuelle et à venir de Mahmoud Abbas ne se lit pas entre les lignes.
Elle a été ouvertement proclamée dans son discours à la tribune des Nations Unies. On attendait que ce discours , profitant de l’extraordinaire aubaine que constitue une majorité automatique dans cette enceinte , fà »t marquée par une véritable hauteur de vue et une proposition de paix sans ambiguité .C’est le contraire qui s’est produit . Le discours de Mahmoud Abbas a été le tout –à - l’égout de la propagande meurtrière qui se déverse méthodiquement sur l’ Etat d’ Israë l depuis prés d’un demi – siècle : l’ « occupation  » , le « racisme  », l ’ « épuration ethnique  » , avec ces thèmes de prétendues négociations : depuis le retour des réfugiés jusqu’à Jérusalem , en passant par la question de l’eau .S’ils étaient concrétisés, ils ne laisseraient pas à l’Etat d’ Israë l un an de sursis avant que celui –ci ne soit réduit au bord de mer de Tel Aviv- Yaffo .
Bien sà »r de grands Etats, comme les Etats- Unis, ont soutenu Israë l dans cette tentative de lynchage planétaire. Mais ce soutien implique qu’Israë l demeure entravé, qu’il ne prenne aucune initiative ni contre- mesure pour ramener Mahmoud Abbas et ses alliés du Hamas à la raison. Car l’ histoire montrera peut être que les tirs de roquette en provenance de Gaza ont commencé sur les populations civiles d’ Israë l dans le mois même où la demande palestinienne - dont la date , celle du partage de la Palestine , belliqueusement refusé en son temps , n’a pu être improvisée - devait être examinée devant l’ Assemblée de l’ ONU .Sans doute pour pousser Israë l à la faute et rameuter encore plus d’ Etats , s’il était possible , contre lui dans cette enceinte internationale transformée en coupe- gorge .
Ainsi a été admis au titre d’ Etat une entité politique qui n’en a aucune des caractéristiques juridiques ou politiques requises pour d’autres , et cela par simple décret de groupes d’ Etats congénères , opérant par paquets , dont beaucoup sont en faillite , et obéissant, eux , à des considérations ethniques , confessionnelles et idéologiques, comme ceux qui se regroupent dans la Conférence islamique mondiale et dans la Ligue arabe . Malheureusement, la France, membre également du Conseil de sécurité, y a largement prêté la main, votant oui au lieu de s’abstenir comme ont eu la décence de le faire l’Allemagne ou la Grande Bretagne. Alors que sa situation interne, politique et économique, particulièrement alarmante, devrait être sa priorité des priorités. En Europe seule la Tchécoslovaquie, édifiée par sa propre expérience de la solitude et de la lâcheté à visage pacifiste, aura sauvé l’honneur de l’Europe démocratique.
Et c’est pourquoi le silence de la communauté juive devient plus que préoccupant. A quoi l’imputer ? Au sentiment obscur et délétère habitant les groupements humains qui ont d’ores et déjà intégré l’idée de leur disparition ? Dans une analyse d’une grande lucidité Véronique Chemla pose la question que personne ne doit éluder. Car force est de constater qu’à la différence de l’année dernière, lorsque la demande palestinienne avait été portée devant le Conseil de sécurité, aucune mobilisation de la communauté juive ne s’est produite cette fois. Communauté au leadership quadricéphale, elle apparaît surtout tétraplégique et s’il y a eu un communiqué à minima du CRIF cela a été seulement, à ne pas y croire, le lendemain du vote. Face à ce vide, aucune autre institution ou dirigeant n’a pris le relais, laissant l’inquiétude et le désarroi se propager plus amplement. D’autant que des footballeurs islamisés, regroupés en véritable bande, s’y mettent à présent.
D’où cette deux interrogations que chacun et chacune doit s’adresser en conscience : souhaite t –on que le judaïsme de France vive d’une vie pleine ou qu’il continue de péricliter en prenant de plus en plus les allures de ghetto diffus , comme disait Péguy , avant son extinction définitive ? Veut- on d’un Etat d’ Israë l en mesure de sortir du piège onusien et qui fasse respecter sa pleine souveraineté ? En somme est –on décidé a réellement mettre un terme à l’ exil bi –millénaire du peuple juif dont on n’ignore plus les monstres qu’il engendre ? Le moment est venu d’en décider clairement. L’encre dans laquelle s’écrit l’Histoire du peuple d’Israë l est une encre indélébile.