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Le dialogue existe, c’est cela le vrai changement
Avi Pazner
Article mis en ligne le 29 mai 2005

Ancien ambassadeur d’Israë l àParis et porte-parole du premier ministre israélien, Avi Pazner vient de publier ses mémoires : « Les Secrets d’un diplomate » (Editions du Rocher).

LE FIGARO. - Qu’est-ce qui a changé depuis l’arrivée au pouvoir de Mahmoud Abbas ?

Avi PAZNER. - L’atmosphère n’est plus la même. Yasser Arafat était un terroriste invétéré. Mahmoud Abbas cherche àcalmer la situation. Il doit faire d’avantage pour asseoir son autorité, notamment en exigeant le désarmement des groupes armés tels que le Hamas et le Djihad islamique. Israë l aussi bien que l’Autorité palestinienne restent àla merci de tel ou tel chef de milice locale, qui déciderait de ne pas poursuivre la trêve. Nous avons pris une décision politiquement très risquée en décidant d’évacuer la bande de Gaza. A lui maintenant de prendre son courage àdeux mains en désarmant les milices.

Considérez-vous que Mahmoud Abbas est trop faible pour s’imposer ?

Nous n’avons jamais dit cela. Mais si, après le désengagement de la bande de Gaza, il existe une possibilité de renouer un dialogue politique avec les Palestiniens, nous devons avoir àfaire àun partenaire crédible, capable d’honorer ses engagements et de les faire respecter par tous.

Le retrait de la bande de Gaza et de quatre colonies du nord de la Cisjordanie a été présenté au départ par Ariel Sharon comme une mesure unilatérale israélienne. Aujourd’hui, il se dit prêt àcoordonner ce désengagement avec les Palestiniens. De quelle façon ?

Nous avons formé deux commissions pour discuter avec l’Autorité palestinienne des différents aspects de ce retrait. Avant tout, nous attendons que ce retrait s’effectue dans le calme et une sécurité complète. Les Palestiniens doivent prendre leurs responsabilités et nous donner des garanties sérieuses. Nous voulons aussi être certains que l’Autorité prendra le contrôle des territoires évacués, et non le Hamas, et que le calme régnera une fois le retrait achevé.

L’Autorité palestinienne souhaite pouvoir planifier le développement des territoires évacués. Elle vous a réclamé les plans des colonies et un état des lieux des infrastructures dont ils vont hériter. Pourquoi ne pas leur transmettre ?

Tout cela fait partie de la négociation. Pour l’instant, celle-ci n’a pas encore commencé. Ce sera donnant, donnant. C’est le principe de toute discussion. Mais le dialogue existe. C’est ça le vrai changement.

Les Palestiniens peuvent-ils espérer la reprise d’un dialogue en vue de la création de leur Etat une fois le retrait achevé ?

Nous n’en sommes pas encore là. Mais si, de leur côté, ils réussissent àmaintenir le calme durant le désengagement, il y aura une possibilité de dialogue.