L’image de ce bus en flammes est symbolique de ceux qui pensent encore que la place des Juifs est dans les fours.
Le premier devoir d’un gouvernement est la protection de ses citoyens. En cela, le gouvernement israélien a failli, mais l’erreur est, hélas, humaine.
En revanche, elle deviendrait impardonnable si les politiciens israéliens se contentaient de céder à la tentation de ménager leur opinion publique.
Le premier réflexe de représailles irréfléchies risquerait de les mener sur une voie tracée par ceux-là mêmes qu’ils combattent. Ceux qui ont juré la perte des Juifs et qui veulent rayer Israë l de la carte.
Les Iraniens sont de redoutables joueurs d’échecs et la manière dont ils ont mené jusqu’à présent l’Occident dans les négociations sur la production d’uranium le prouve.
Avant toute action, il est indispensable de déterminer si cet attentat a été commis dans le but de provoquer une réaction permettant à l’Iran de déclencher la phase qui est depuis longtemps en préparation : la « destruction de l’entité sioniste ».
L’hypothèse ne peut être négligée, car tout porte à croire que derrière l’écran de fumée, le programme nucléaire iranien est plus avancé qu’il n’y paraît.
Dès 2002, je défendais la thèse selon laquelle l’Iran développait un programme visant à aboutir à la fabrication de l’arme nucléaire. Les faits le démontrent aujourd’hui.
La création d’un axe alliant Pasdaran, Hezbollah, Hamas et la Syrie d’El Assad est encore soulignée par les réactions de la milice chiite.
Mais l’enjeu va plus loin que la seule haine des Juifs. Cette dernière est même à reléguer au rang de prétexte.
Le véritable enjeu est de créer la première puissance régionale, d’obédiance chiite, et de mettre la main sur les immenses capacités pétrolières de l’Arabie saoudite, d’obédiance sunnite. L’Iran des Mollahs feraient ainsi coup double en se servant de la haine anti-juive comme catalyseur.
Il s’agit ni plus ni moins du prélude à un conflit de dimension mondiale.
Ilpeut être évité à la seule condition que tous les acteurs en présence soient résolus à prendre des décisions aussi audacieuses que courageuses.
Les Etats-Unis sont impliqués - qu’ils le veuillent ou non - du fait de l’utilisation par le perpétrateur de l’attentat d’une pièce d’identité américaine.
De même, l’Union Européenne se doit de réagir d’une seule voix, car les commanditaires de l’attentat ont choisi le territoire souverain de l’UE pour le perpétrer.
Si les traités ont un sens, c’est le moment ou jamais de battre le rappel de l’Union sacrée. D’autant que la Russie et la Chine pèseront de tout leur poids pour tenter d’accaparer ce qui deviendrait la puissance dominante au Moyen-orient dans leur giron.
Mais tout cela resterait des vains mots s’ils ne sont pas suivis rapidement par des actes. Les déclarations lénifiantes des chancelleries ne doivent pas enterrer toute velléité d’action, concertée et efficace, pour endiguer ce qui représente aujourd’hui le plus grand danger pour la planète. Et je pèse mes mots.
La mort horrible de ces civils innocents est particulièrement riche en symboles. Reste à espérer qu’elle le sera tout autant en enseignements pour un monde occidental qui, entre crises économiques et morales, glisse sur une pente décadente depuis déjà plusieurs décennies.
A.C.