« Le Serment  » est un mélo mal ficelé. Pas grave. Si ce n’est que ses quatre épisodes s’articulent autour d’un thème : celui de la délégitimation systématique de l’État hébreu...et que ce n’est pas par hasard que Arte après Canal +(en mars 201) le programme aujourd’hui... en ce soir de Shabbat
Les costumes impeccables et bien repassés sortent tout droit du magasin des accessoires. Le héros trop jeune, trop angélique, trop propre sur lui ne peut incarner un sergent britannique convaincant. L’héroïne, sa petite-fille qui découvre à la fois le passé de son grand-père et un Israë l qu’elle ne connaît pas, est trop naïve, trop crédule....quand au grand-père de sa meilleure amie, un rescapé de la Shoah dont la famille a été massacrée – il faut bien ne pas faire l’impasse sur cette réalité – il est parfaitement antipathique : cet ancien de l’Irgoun, qui a participé à l’attentat du King David, il est trop caricatural, sans la moindre humanité, trop riche aussi.
Le jeune Arabe qui accompagne la jeune héroïne dans un village arabe d’où ont été expulsés les habitants légitimes, est trop affable, trop soumis, le vieillard expulsé qui y retourne pour la première fois trop christique, etc. Bref, tout est trop ou trop peu. Et ce n’est que dans le deuxième épisode...Pas question d’en voir un seul autre, d’ailleurs. On est dans la caricature totale...le mélo est rasoir, superficiel et toc.
Mais au-delà de cela, il est clair que la théorie qui sous-tend cette fiction veut que les Arabes soient innocents et bons et ont été chassés de chez eux par des Juifs inflexibles qui ne reculèrent devant rien. Et qui tuèrent avec une froideur insigne des soldats britanniques tentant de faire régner la justice...Le réalisateur se garde bien de dire, par exemple, que le quartier général britannique avait été prévenu de l’imminence de l’explosion d’une bombe dans son quartier général au King David a Jérusalem pour qu’il n’y ait pas de victimes mais qu’il n’en fut pas tenu compte....Une autre scène du même tonneau est d’un parti pris inouï : on voit des personnages attablés à un café tuer de sang-froid des soldats britanniques circulant dans une jeep puis se remettre à bavarder ou siroter leur boisson comme si de rien n’était...Ou on voit des enfants dans un kibboutz être froidement utilisés pour dissimuler une cache d’armes...
Dans ce second épisode, l’attentat du King David, perpétré contre le symbole d’une armée qui empêchait des survivants juifs d’aborder dans la Palestine mandataire ou de se défendre contre des attaques armées arabes, est mis sur le même pied qu’un attentat palestinien perpétré de nos jours dans un café en Israë l et donc contre des civils...Ce qui veut dire que les Palestiniens, même en s’attaquant à des civils sans armes, ne sont pas plus coupables que les Juifs d’alors...voire le sont bien moins puisqu’ils auraient été spoliés.
Pour ceux qui ignorent les réalités historiques de la période le message est clair : Israë l n’a aucune légitimité et a été bâti sur l’usurpation, la spoliation et le meurtre....Ce qui est dans le droit fil de l’air du temps et s’inscrit dans l’esprit de la semaine de l’apartheid et autres manÅ“uvres de délégitimation systématique de l’État hébreu.