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Après le retrait israélien, le Hamas reprend le contrôle de Gaza
L’Express | Reuters
Article mis en ligne le 22 janvier 2009

Au lendemain de l’investiture de Barack Obama, Israël annonce avoir achevé son retrait de la bande de Gaza dévastée par une offensive de trois semaines. Mais Tsahal reste en lisière du territoire palestinien, « prêt à toute éventualité ».

« Nous nous sommes redéployés de notre côté de la frontière et nous suivrons de près les événements », a déclaré Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Ehud Olmert. « Si le Hamas rompt le cessez-le-feu, nous nous réservons bien sûr le droit de protéger notre population. »

Le Hamas a de son côté fait savoir qu’il avait commencé à reprendre le contrôle du territoire et qu’il recherchait les Palestiniens soupçonnés de collaboration avec Israël.

Le Fatah, faction modérée du président palestinien Mahmoud Abbas qui a perdu le contrôle de la bande de Gaza en 2007 au profit du Hamas, a accusé le mouvement islamiste d’actes de revanche et il a lancé un appel à l’aide.

« Depuis la fin de la guerre, les miliciens du Hamas ont procédé à de multiples agressions, notamment en tirant dans les pieds de membres du Fatah », dit un communiqué du Fatah à Gaza.

Il ajoute, en demandant à l’Autorité palestinienne d’Abbas d’intervenir, que des membres du Hamas ont été victimes d’exécutions sommaires et que les corps ont été jetés dans les gravats.

TRAQUE DES COLLABORATEURS

Ehab al Ghsain, porte-parole du ministère de l’Intérieur du Hamas, a rejeté ces accusations mais a déclaré que les autorités traquaient les personnes soupçonnées de collaboration avec Israël.

« Il s’agit de mensonges et de fausses allégations dont le Fatah et les forces de sédition sont coutumiers. Il s’agit aussi d’une tentative d’éclipser l’éclat de la victoire (...) et de dissimuler leur déception de ce que l’ennemi n’ait rien pu faire pour les rétablir (au pouvoir) », a-t-il dit.

Les services de sécurité ont arrêté des dizaines de collaborateurs qui tentaient de porter atteinte à la résistance en donnant des informations aux occupants, a ajouté Ghsain.

Plusieurs personnes soupçonnées de collaboration ont été tuées par des inconnus, ont rapporté des habitants. Aucun groupe lié au Hamas n’a revendiqué ces meurtres, mais des proches d’activistes tués par Israël sont soupçonnés d’y être mêlés.

Le but affiché d’Israël était de faire cesser les tirs de roquettes dirigés contre son territoire par des activistes de Gaza.

L’Etat juif, qui s’est retiré en 2005 de la bande de Gaza après avoir occupé le territoire pendant 38 ans, avait fait savoir dès le début de sa campagne militaire que son armée n’avait pas l’intention de rester à titre permanent dans le territoire.

Sous la pression internationale, Israël et le Hamas ont décrété dimanche des cessez-le-feu séparés et le mouvement islamiste a conditionné le sien à un retrait israélien du territoire palestinien dans un délai d’une semaine.

Selon les analystes, le retrait express de l’armée israélienne est plus en rapport avec l’arrivée à la Maison blanche de Barack Obama qu’avec l’ultimatum du mouvement islamiste palestinien.

L’ex-président George Bush, qui s’est révélé un très proche allié d’Israël, jugeait que l’Etat juif exerçait son droit de légitime défense face aux tirs de roquettes des activistes visant sa population civile.

Pour sa part, Obama s’est montré extrêmement prudent dans ses commentaires durant la crise de Gaza mais a exprimé sa préoccupation devant les pertes civiles, qui se monteraient à 700 morts.

RECONSTRUCTION

Qualifiant le retrait israélien de « victoire de la résistance palestinienne », le Hamas a réclamé la levée du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza lorsque le Hamas a pris le contrôle du territoire.

L’arrêt des combats devrait permettre l’acheminement d’aide dans l’enclave où des milliers de personnes ont perdu leur logement.

La reconstruction pourrait coûter près de deux milliards de dollars, selon des estimations palestiniennes et internationales. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui s’est rendu mardi dans le territoire, a estimé qu’une aide d’urgence de 330 millions de dollars était nécessaire.

Des ONG prévoient de faire parvenir une aide massive par les points de passage israéliens. Son acheminement pourrait toutefois être compliqué par le boycottage du Hamas par les Occidentaux, qui le considèrent comme une organisation « terroriste » et par le blocage par Israël de nombreux matériaux, notamment de construction, susceptibles de servir à fabriquer des armes.

Lors de son discours d’investiture, Obama a tendu la main au monde musulman mais le vice-Premier ministre israélien Haïm Ramon a estimé mercredi qu’Israël n’a rien à craindre de son arrivée à la Maison blanche.

« Je suis convaincu que le président Obama et son équipe veulent parvenir à ce qui est essentiel aux yeux d’Israël - deux Etats pour deux peuples », a-t-il déclaré à la radio israélienne.

Dans l’entourage du nouveau président américain, on déclare qu’Obama compte nommer rapidement un émissaire au Proche-Orient, sans doute l’ancien sénateur George Mitchell, qui est âgé 75 ans, a déjà travaillé sur ce dossier pour les administrations Clinton et Bush. Dans un rapport de 2001 sur les moyens de mettre fin aux violences, il avait prôné notamment le gel des activités de colonisation juive.

Des responsables du Hamas et un émissaire israélien doivent rencontrer séparément des médiateurs égyptiens, jeudi au Caire, pour discuter des moyens de rendre le cessez-le-feu « durable » et de rouvrir les points de passage, a rapporté un responsable proche des discussions.

Olmert a relevé les efforts diplomatiques déployés par les Etats-Unis, l’Egypte et les pays d’Europe pour empêcher le Hamas de se réarmer et a conclu que son gouvernement avait accompli sa mission.



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