Tel Aviv devrait transmettre un « communiqué officiel » à Bruxelles suite à la publication d’un sondage d’opinion de l’Union Européenne qui identifie Israël comme la principale « menace » contre la paix dans le monde.
Selon un sondage eurobaromètre publié lundi par la Commission européenne, 59 % des Européens considèrent qu’Israël est « la principale menace à la paix dans le monde ».
Bruxelles est également la cible de critiques virulentes parce que les résultats de ce sondage placent les Etats-Unis en seconde place ex aequo avec l’Iran et la Corée du Nord, pays de « l’axe du mal », dans le classement des pays représentant une menace pour la sécurité globale.
Les conclusions de cette enquête ont envoyé ce week-end une onde de choc en Israël, et ont provoqué une déclaration regrettant « ces résultats désolants et dangereux » qui montrent que « le fossé émotionnel entre Israël et l’Europe s’est considérablement élargi ».
« Nous ne somme pas désolés, nous sommes indignés. Non pas contre les citoyens européens, mais contre ceux qui portent la responsabilité de la formation de l’opinion publique », lit-on dans cette déclaration.
Israël critique l’utilisation de « ce nouvel instrument de la diplomatie par sondages d’opinion » préférée au dialogue, et accuse ouvertement l’Union Européenne de poser des questions « biaisées ».
« Ces questions ne contribuent pas à resserrer ce fossé, mais plutôt à promouvoir l’agenda caché de ceux qui posent les questions d’une façon qui convient à leurs besoins politiques », poursuit-il.
Un porte-parole israélien a ajouté que la couverture médiatique avait contribué à la perception négative du pays.
« Si c’est ainsi que l’Européen moyen perçoit Israël et les Etats-Unis, alors l’Europe doit s’asseoir devant un miroir et examiner ce qui ne va pas », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que la Commission devrait expliquer pourquoi elle a placé Israël dans la liste, 13 autres pays et l’Union Européenne , mais n’a pas mentionné l’Autorité palestinienne.
Jusqu’à présent, les responsables n’ont montré aucun signe de vouloir expliquer ce point. Interrogé à plusieurs reprises par des journalistes lors de la conférence de presse quotidienne, Gerassimos Thomas, le porte-parole de la Commission s’est refusé à interpréter ces résultats.
Thomas a minimisé l’importance du sondage, déclarant que l’Union Européenne ne modifierait pas sa politique au Moyen-Orient, bien acceptée par ses partenaires internationaux.
Ses réponses sur la manière dont la Commission prendrait ces résultats en considération ont cependant été contradictoires.
« Il ne nous appartient pas d’interpréter chaque sondage et d’édifier une politique sur ces résultats », a-t-il déclaré. Il a cependant ajouté un peu plus tard que « Notre politique tient compte de toutes les contributions et de toutes les informations ».
A la question sur l’absence de l’Autorité palestinienne dans la question, Thomas a répondu que ce n’est pas un Etat.
La liste comprenait pourtant l’Union Européenne, une union qui n’est pas un Etat non plus, et que seulement 8 % des Européens considèrent comme une menace pour la stabilité du monde.