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Exaspération n’est pas réflexion
Albert Capino
Article mis en ligne le 14 octobre 2003
dernière modification le 12 avril 2004

Si un Martien s’amusait à jeter un coup d’oeil sur notre paysage politique gaulois, il serait surpris de la pagaille indescriptible qui y règne, à quelques mois d’échéances électorales importantes.

Le gouvernement qui s’appuie sur une majorité divisée, un Président de la république plébiscité par 82% de voix - dont probablement plus de la moitié issues de mécontents ou de résignés pour faire barrage à un candidat totalitaire - une gauche laminée, avec un parti communiste réduit à sa portion congrue, un parti socialiste dont l’éviction du chef a surpris tout le monde.

Mais voilà qu’après 18 mois de silence, passés drapé dans une dignité blessée, Lionel Jospin revient.

Et pas qu’un peu : pour dénoncer dans une lettre ouverte, publiée hier par « Libé », « le temps des mystificateurs » en faisant référence au gouvernement qui « ne prend pas la mesure de la crise dont il est responsable ».

Mais bon sang, se dirait notre Martien, ils sont c...s ou quoi ?

Après 20 ans de règne sans partage, l’instauration de mesures incohérentes ayant donné lieu au démantèlement de pivots de la société comme la médecine en France, l’instauration des 35 heures, M. Jospin voudrait-il faire croire que le PS n’a aucune culpabilité dans la crise que notre pays traverse ?

Bien sûr, des réalisations positives ont été accomplies, mais à droite aussi !

Ce ne sont pas leurs qualités qui limitent les gouvernements, mais leurs défauts. Leurs mesures démagogiques, clientélistes.

Et il en est une qui a lourdement grevé leurs actions, à droite comme à gauche : la division. Cette concurrence malsaine fait le lit des extrémismes.

La seule politique sur laquelle nos deux tendances nationales semblent tomber d’accord est la posture pro-arabe. Depuis de Gaulle jusqu’à Chirac, en passant par Pompidou, Giscard et Mitterrand.

On peut se demander si nos soucis n’ont pas pour cause cet entêtement à vouloir à tout prix soutenir des oligarchies qui méprisent la démocratie. Dès lors, comment prétendre la tête haute que la France défend des valeurs humanistes et républicaines ?
Les conséquences sont multiples : des difficultés d’intégration d’une minorité qui veut imposer sa loi plutôt que s’adapter à celle de la république, une économie en panne parce que fondée sur une opposition aux Etats-Unis plutôt que sur le renforcement des liens avec nos alliés naturels, des coups de pelle dans le déficit public aggravant la profondeur du fossé qui nous rend encore plus dépendants de nos bailleurs de fonds.

A bien y regarder, notre Martien y verrait un risque majeur : l’émergence de deux extrêmes, à gauche comme à droite, se réclamant de toutes les frustrations liées aux difficultés ressenties par nos compatriotes. Un non-programme construit sur les seules errances des partis traditionnels.

Ajoutez-y un morcellement, une multiplicité des candidats (il y en avait 17 aux dernières présidentielles, il pourrait y en avoir encore plus aux prochaines) et on assisterait immanquablement à la montée de petits partis, drainant une majorité relative, se retrouvant au second tour dont les « grands partis » seraient exclus. Comme M. Jospin l’a été le 21 avril 2002.

Fiction ? Pas si sûr... Et cela risque même de devenir un scénario probable si nos pêcheurs (aux voix) ne se ressaisissent pas, pour faire de la politique - de la vraie - plutôt que de tenter de suivre maladroitement les tendances, en se laissant ballotter comme des potiches au gré des insatisfactions de chacun.

Assez ! Assez de politique-prétexte, d’emplois fictifs, de caviar rouge, de grands discours lénifiants et de salamalecs.

La France est - encore - un pays riche, plein de ressources, de potentiel, qui ne demandent qu’à être stimulés. Ne laissons pas des sentiments tels que l’américanophobie, l’arabophilie, ou des aventuriers dangereux situés aux extrêmes de l’échiquier politique nous dicter notre avenir.

Foi de Martien.

Albert Capino



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